# I. Introduction ravailler à son propre compte constitue aujourd'hui une réponse non négligeable au chômage. Cependant, cette réponse au chômage ne saurait être efficace si la décision de travailler à son propre compte n'est pas le résultat d'une volonté entrepreneuriale. Les études de Phélinas (2014) et de Gindling et al. (2014) montrent que l'auto-emploi 1 diffère selon qu'on l'apprécie en fonction de la qualité de l'emploi ou en fonction du dynamisme 2 de l'économie. L'auto-emploi est un phénomène très répandu dans les pays en développement. Il regroupe les personnes qui travaillent seules ou dans des entreprises familiales en tant que chef d'entreprise. L'importance relative de l'emploi indépendant a souvent été interprétée comme un signe de mauvaise qualité des emplois. Ceci parce que le non-salariat est fréquemment perçu comme un refuge pour les travailleurs qui ne disposent pas des qualifications requises par les segments les plus attrayants du marché du travail, ou pour ceux qui les possèdent mais qui attendent que des emplois salariés se créent ou se libèrent. Dans cette perspective, l'emploi indépendant ne serait pas tant la marque d'une prédisposition à la création d'entreprise que l'expression de l'inaccessibilité des emplois salariés. Or, l'auto-emploi n'est pas toujours le résultat d'une inhabilité à occuper un emploi salarié dans le secteur formel ou encore de barrières à l'accès à ces emplois (Fajnzylber, Maloney, Montes Rojas, 2006). Développer sa propre affaire peut être le choix de celles et ceux qui préfèrent être leur propre patron, et/ou ont besoin de combiner leurs activités professionnelles avec leurs activités domestiques.Les caractéristiques de l'auto-emploi, sa souplesse horaire notamment, sont recherchées par certains travailleurs. Concernant le dynamisme de l'économie, certaines régions ou villes produisent plus d'autoemplois que d'autres, et avec eux, plus d'emploi et de croissance économique (Reynolds et al. 1994;Fritsch etStorey, 2014). Plusieurs études se sont penchées sur l'auto-emploi pour l'apprécier comme une conséquence des dissimilarités des régions en termes de facteurs de production, de facilités de financement, du capital humain et intellectuel. Dans les pays en développement, l'auto-emploi a plus fait l'objet d'une évaluation de la qualité des emplois, il n'a pas été suffisamment exploré comme palliatif au problème de chômage, d'où la non-prise en compte du comportement migrateur des populations au sein des zones rurale ou urbaine d'un pays ou d'une région. Les régions plus développées en startups engendrent des zones économiques qui favorisent l'émergence des futurs auto-emplois (Sorenson et Audia, 2000). Certains auteurs pensent que la propension à s'auto-employer résulte plus des influences culturelles, les croyances et les normes des résidents d'une région (Bathelt et Gluckler,2014; Spigel, 2017). D'autres analyses ayant fait l'objet d'évaluation empirique se sont focalisées sur la capacité des personnes qui s'autoemploient à intégrerles éléments clés du lieu de résidence que sont les signaux d'informations des attitudes et pratiques locales (Bosma etSchutjens, 2011). En faisant une analyse basée sur la zone économique, Kibler et al. (2014) précise que loin de l'idée de l'influence de la culture d'une communauté, l'autoemploi est une émergence endogène de l'organisation démographique d'un milieu donné. Pour lui, les régions riches en infrastructures et en startups produisent plus d'auto-emploi que de grandes entreprises. Ces régions créent un climat des affaires qui légitimise d'un point de vue sociologique l'entrepreneuriat et fournissent les infrastructures qui réduisent les coûts de l'initiative entrepreneuriale. Ainsi, les régions riches en startups engendrent un écosystème qui favorise l'émergence des futurs auto-emplois (Sorenson et Audia, 2000). Spigel (2017) ressort les limites des idées ci-dessus en se demandant la provenance des premières startups et le rôle joué par les grandes entreprises existantes sur la création de ces auto-emplois. Stuart et Sorenson (2003), Feldman et al. (2005) pensent que cette situation peut être le résultat des circonstances de chômage, de recherche de financement. Dahl etSorenson (2010) pensent que des innovations idéologique et technologique peuvent créer une euphorie autour des nouveaux auto-emplois, lesquels auto-emplois, s'ils sont en nombre important peuvent créer une masse critiquetransformant une zone en zone dynamique (à infrastructures développées). Sorenson (2017) poursuit en disant que ces zones dynamiques deviennent des lieux d'expansion des entreprises et regorgent ainsi de plus en plus de ressources et de talents qui y résident. D'après l'INS 3 Cet article se propose de vérifier les facteurs qui influencent la décision d'auto-emploi.A la suite de la présente introduction, suivront la littérature qui analyse la réflexion menée de front par les précédents travaux sur la relation entre plusieurs facteurs et la création des auto-emplois, la méthodologie nous conduira à mieux ressortir l'influence de ces facteurs sur la décision (2016), 86% de ceux qui détiennent des unités de production informelles sont auto-employés contre 8,3% de non salarial, 4,4% de salarial et 1,3% de mixte.D'après Phélinas (2014), la part de l'auto-emploi dans l'emploi total diminue avec le PIB par tête dans les pays en développement. Au Cameroun, il ressort de l'Institut National de la Statistique (2016) que 582319 personnes ont un emploi salarié sur une population active de 13 millions mais seulement environ 11% de personnes souhaitent créer leur propre affaire. Un tel pourcentage impacterait-il significativement sur le chômage? Au regard de cette faible auto-employabilité des camerounais, on se demande si le dynamisme d'une zone économique, de par les incitations qu'elle offrirait, ne boosterait pas l'auto-emploi? Cette faible auto-employabilité est-elle due à une capacité intellectuelle ou financière réduite des camerounais? Ou alors à un manque de dynamisme économique de certains lieux de résidence contrairement à d'autres? Pour Sorenson (2017), le lieu de résidence est un endroit où on vit dans une zone ou ville sur un territoire donné depuis au moins un an, il peut être urbain ou dynamique, comportant des infrastructures développées ou alors rural ou non dynamique si les infrastructures sont moins développées ou inexistantes. d'auto-emploi, les résultats nous permettrons de faire des analyses dans le contexte camerounais puis une conclusion pour déduire les conséquences réelles sur la création des auto-emplois. (1975 et 1976), que la partie inexpliquée des écarts entre les groupes minoritaires et majoritaires, traditionnellement assimilée à des discriminations, est moins importante dans le public que dans le secteur privé. Cela suggère que les opportunités de carrières salariales sont moins défavorables dans le public que dans le privé pour les personnes potentiellement discriminées qui se retournent vers l'auto-emploi. En outre, les agents du public n'ont pas les mêmes caractéristiques que les salariés du privé et les écarts de salaires sont plus faibles lorsque l'on prend en compte ces différences. S'il est acquis que les emplois dans le secteur informel sont, en moyenne, moins bien payés que dans le secteur formel, on y observe néanmoins une plus grande dispersion des rémunérations imputable au caractère très composite de ce secteur et au large éventail de productivité qui le caractérise (Fields, 1990;Perry et al., 2007;Maloney, 2004;Falco et al., 2011). Comment, dès lors, comparer les travailleurs qui gagnent un salaire minime dans le secteur formel et ceux qui, bien que sans contrat de travail et/ou sans accès à un mécanisme de protection sociale, gagnent des revenus qui, d'une certaine manière, compensent cette absence de formalité ? Pourtant, les études empiriques reliant rémunération et statut de l'emploidans les pays en développement suggèrent clairement que l'auto-emploi est loin d'être une situation de second rang comparée à la plupart des conditions de rémunération des salariés. En réalité, on observe une grande hétérogénéité des rétributions parmi les personnes auto-employées (Cunningham, Maloney, 2001 Deuxièmement, les analyses plus récentes mettent en exergue le dynamisme ou le caractère urbain d'un lieu de résidence comme facteur déterminant de l'auto-emploi. Ces analyses plus récentes prennent leur fondement dans les travaux de Weber, (1928); Isard, (1949); Greenhut, (1956) qui se demandent pourquoi les résidents de certaines zones deviennent plus riches que ceux d'autres zones? Les premières recherches sur cette question se sont focalisées sur l'importance de la grande transformation, les coûts de transport et la proximité des ressources naturelles comme réponse potentielle à cette question.Mais comme les technologies de pointe, les informations sur les biens et les services sont devenus plus importantes dans une économie. L'expression de la prospérité économique s'est alors évaluéeen fonction des idées, des information set des avantages que le producteur accroit lorsqu'il y a production (Marshall, 1922;Storper et Walker, 1989;Porter, 1990). On peut alors résumer les principaux déterminants de l'auto-emploipar les travaux de (Bathelt et Gluckler, 2014; Spigel, 2017) pour qui l'auto-emploi est la résultante des influences culturelles donnant lieu à un certain climat des affaires. Bosma Au total, la dichotomiequalité de l'emploi/zone économique dynamique apparaîtappropriée pour ressortir les effets du lieu de résidence dans les décisions d'auto-emploi. Les disparités spatiales : les effets induits par le fonctionnement d'entreprises basées non seulement (géographiquement ou administrativement) dans une ZES mais à l'extérieur du territoire de la zone elle-même.Ces effets peuvent être attribués à un certain nombre de processus économiques qui peuvent avoir un effet positif et un effet négatif sur la performance économique globale de la région. D'une part, les effets induits peuvent inclure le regroupement d'entreprises semblables et l'intégration verticale. D'autre part, les entreprises basées dans une ZES peuvent évincer des sociétés existantes ou empêcher la création des auto-emplois.Troisièmement, les effets dans l'espace induits: extérieurs à régions voisines.Ces effets induits pourraient, en principe, prendre les mêmes formes que les effets induits dans la région de désignation de la ZES, mais se réaliser à l'extérieur de cette région. Les exemples incluent des salariés d'embauche de l'extérieur de la région d'accueil. Quatrièmement les inductions inverses: les autoemplois créés dans des régions voisines au ZES peuvent être influencéspar la désignation économique d'une autre zone; ainsi, quelques effets induits (de nouveaux positif et négatif) des régions voisines à la région classée ZES pourraient arriver et favoriser des nouveaux auto-emplois. Analyse Des Determinants De La Decision D'auto-Emploi Au Cameroun 6 # Volume XIX Issue IV Version I # Gobillon et al. (2012) ont appelé ces zones à infrastructures développées et présence des startups Zones Economiques Spéciales (ZES). Pourtant Sorenson (2017) a appelé ces zones économiques à infrastructures développées Zones Economiques Dynamiques. 7 Création d'un pôle emploi. 8 Favoriser l'implantation des entreprises à activités complémentaire et mettre les barrières à l'entrée de nouvelles entreprises similaires. Phélinas (2014) réitère que la qualité de l'emploi peut aussi être appréhendé par la décision d'autoemploi, ce qui passe par un examen du statut du travailleur qui l'occupe. desconditions de travail plaident pour un usage mesuré de l'informalité et du statut des travailleurs comme indicateur robuste déterminant la décision d'autoemploi. Plusieurs éléments sont retenus comme pouvant influencer la décision d'auto-emploi, on peut citer ici entre autres pour l'essentiel, le milieu de résidence lui-même transcrivant la culture du milieu, le niveau de développement de la localité concerné, la présence d'autres entreprises et de startups, le capital humain, les caractéristiques démographiques telles que l'âge et le sexe. # b) Revue des travaux empiriques Dans cette sous-section, nous étudions quelques travaux empiriques qui pourront nous permettre de mieux comprendre les déterminants du choix de l'auto-emploi. Les issues plus récentes sur les sources des avantages régionaux, plus que jamais, ont donné des éclaircissements sur la décision d'auto-emploi (Saxenian, 1994;Delgado et al., 2010;Stam, 2015). Comme noté plus haut dans la partie théorique, les régions diffèrent significativement par le niveau de leur dynamisme économique (Fritsch et Storey, 2014). Reynolds et al. (1994) montrent que dans la zone Euro, les pays qui ont des régions entrepreneuriales plus urbanisées créent trois à quatre fois plus de startups par an que les régions entrepreneuriales moins développées. Ces différences régionales ressortent mieux lorsqu'on compare les taux de création des plus petites unités de production et en se focalisant sur les firmes naissantes des secteurs industriels particuliers. Ainsi, les entreprises qui génèrent souvent plus d'autoemploi sont des secteurs de la fabrication des chaussures (Sorenson etAudia, 2000), de Dans une étude portant sur l'emploi des jeunes en Afrique Subsaharienne, publiée par la Banque mondiale en collaboration avec l'agence française de développement, réalisé par Deon et al. (2014) ont fait un certain nombre de constats dont les faits à propos de la distribution des emplois sont les suivants: # Les trois principaux secteurs d'emploi: L'agriculture est le secteur qui concentre la grande majorité des emplois en Afrique subsaharienne. L'agriculture occupe plus de 70 % de la population active des pays à faible revenu et plus de 50 % dans les pays à revenu intermédiaire, tranche inférieure d'Afrique. Les agriculteurs africains sont essentiellement des petits exploitants qui consomment une grande partie de ce qu'ils produisent. Selon des récentes données d'enquêtes de ménages, on estime que la part de l'autoconsommation est de l'ordre de 50 % (contre 20-30 % en dehors de l'Afrique subsaharienne). Les entreprises individuelles ne sont pas formellement constituées en société, mais sont des entreprises non agricoles appartenant aux ménages. Elles comprennent des travailleurs autonomes qui gèrent des entreprises qui embauchent parfois des membres de la famille, sans rémunération, mais peuvent également employer de façon permanente jusqu'à cinq employés non membres de la famille. La grande majorité (70 %) des entreprises non agricoles aujourd'huirelèvent purement de l'auto-emploi (seul le propriétaire travaille dans l'entreprise individuelle) dont 65% se trouvent en ville ou dans des zones bien aménagées. Près de 20 % de ces entreprises comprennent un autre membre de la famille, et seuls 10 % embauchent une personne extérieure à la famille. Au Cameroun et particulièrement pour la principale structure en charge de l'accompagnement dans la recherche des emplois à savoir le Fonds National de l'Emploi (FNE, 2018), 128498 emplois ont été créés depuis sa naissance, parmi lesquels 70500 auto-emplois dont plus de la moitié dans les zones urbaines. # III. Methodologie Les analyses ont porté essentiellement sur les ménages typés selon certaines de leurs caractéristiques (lieu de résidence 9 Nous appuyant sur les travaux de Spigel (2017) 13 a proposé une procédure en deux étapes qui résout ce problème à l'aide de la forme structurelle du modèle Probit 14 . Donc il sera question d'estimer le modèle probit sous forme réduite et le modèle probit sous forme structurelle. L'auto-emploi y i est la décision de travailler à son propre compte (Phélinas, 2014), ilest représentée par une variable binaire prenant la valeur 1 si l'actif est à son propre compte et 0 s'il travaille pour autrui). Nous définissons une variable latente non observée y i ? telle que: y i ? = ? + ?'X i + ?'Z i + ?'W i +?' i Où ?? ?? représente la décision de travailler à son propre compte; ?? ?? ,?? ?? et W i représentent respectivement les caractéristiques démographiques (âge, âge au carré, sexe et lieu de résidence), celles liées au capital humain (différents niveaux scolaires à savoir primaire, secondaire général et technique, supérieur et formation professionnelle) et celles liées au ménage (taille du ménage, statut matrimonial, revenu espéré). Par l'âge, nous voulons savoir si les jeunes sont plus enclin à s'auto-employer que les vieux; l'âge élevé au carré permet de ressortir le cas échéant l'effet inverse à partir d'un certain âge (Piore et Sabel, 1984;Becattini, 1990) Analyse Des Determinants De La Decision D'auto-Emploi Au Cameroun 11 Il y a une difficulté à imposer efficacement des taxes sur des entreprises du secteur informel car les propriétaires ont la possibilité de retenir beaucoup d'informations sur leur activité, une réelle comptabilité n'étant pas imposée. 12 N'étant pas soumises aux mêmes contraintes que les entreprises formelles, les entreprises du secteur informel font une concurrence déloyale à celles du secteur formel. 13 Bien que ce modèle soit de 1979, il est adapté à ce travail car il permet de corriger le biais de sélection dû à la provenance de plusieurs expressions d'une même variable dans le modèle. Par exemple, plusieurs expressions du capital humain à savoir les niveaux scolaires primaire, secondaire et tertiaire. 14 L'extension vers un modèle à plusieurs variable (régression multiple), qui cadre avec notre recherche est le suivant : exp {(?? + ?????????)} P (Y | X 1 X 2 ?X 5 )= --------1+ exp {(?? + ?????????)} A chaque variable Xi est associé un coefficient ???? mesurant l'association entre Y et Xi. # IV. Presentation Des Resultats Cameroun est essentiellement agricole, ce secteur agricole est très peu structuré avec une majorité des unités de production informelles. Le secteur informel étant aussi assez vaste regorge la plupart des autoemplois, une petite partie de ceux-ci étant comprise dans le secteur privé formel. Donc à part le secteur agricole, il y a un fort potentiel des auto-emplois dans le secteur informel qui est grandement représenté dans les villes par des petites unités de production et de transformation. # Source: Auteurs à partir des données d'ECAM # b) Etude qualitative Après avoir élaboré et administré le guide d'entretien, il sera question d'interpréter les résultats issus de ce guide d'entretien. i. Le guide d'entretien L'objectif de l'étude qualitative est de comprendre les raisons subjectives de l'action, et non de donner une explication de type causale (Bernoux, 2004). Notre approche par entretiens semi-directifs peut nous permettre d'appréhender notre sujet de recherche avec son object if retenu dès le départ. Comme le rappelle Blanchet et Gotman (1992), l'enquête par entretien peut être utilisée à différentes phases du processus de recherche: ? Explorer et préparer une enquête par questionnaire. ? Analyser un problème et constituer la source d'informations principale. ? Compléter une enquête ou replacer dans leur contexte des résultats obtenus préalablement par des questionnaires et/ou des sources complémentaires. Nous situant ici dans la troisième utilisation, l'objectif est l'enrichissement des informations à produire par notre étude quantitative mais aussi de contribuer à l'interprétation des données. Le guide d'entretien structure l'interrogation mais ne dirige pas le discours. La meilleure question n'est pas donnée par la grille : elle est à trouver à partir de ce qui vient d'être dit par l'informateur. Dans ses dernières réponses, il a émis des avis, des analyses, des sentiments qui servent de base à la suite de l'entretien (Kibler et al., 2014). Notre guide d'entretien comporte 14 questions et quatre thèmes principaux. Le premier thème est celui de la situation du chômage en général au Cameroun. Le deuxième thème concerne les palliatifs au chômage, le troisième thème est la place de l'auto-emploi dans la création des emplois au Cameroun et le quatrième thème est l'amélioration de l'auto-emploi au Cameroun. Les entretiens semi directifs se sont déroulés en deux 2 semaines. Au cours de cette période, 05 hauts responsables des structures en charge de la politique d'emploi au Cameroun ont été sujets à nos entretiens. Lesquelles structures sont reparties de la manière suivante: Le fonds National de l'emploi (02 personnes), le Ministère de la Jeunesse (01 personne), le Ministère de l'emploi et de la formation Professionnelle (01 personne), le Ministère de l'Economie, de la Planification et de l'Aménagement du Territoire (01 personne). Ces entretiens ont duré 40 à 60 minutes. # ii. Les résultats de la recherche qualitative La recherche qualitative permet au répondant de s'exprimer sur les points évoqués, mais aussi sur les points qui n'ont pas été explicitement été précisés par l'enquêteur. C'est ce que Albright et al. (2013) ont appelé ''tell-me-more''.C'est ainsi que parmi les cinq répondants, la majorité a régulièrement utilisé certaines expressions communes. Les principales catégories émergentes ont été: Faire de la création d'un maximum d'emplois pour les jeunes un objectif stratégique prioritaire de l'action des pouvoirs publics, ce qui implique d'intégrer cet objectif dans la formulation de toutes les politiques publiques notamment par l'intégration de critères de création d'emplois et de stages dans l'évaluation des dossiers de soumission aux marchés publics; des politiques fiscales incitant à la création d'emplois salariés et au recrutement de stagiaires ; par des politiques réalistes de développement industriel ciblé et par le développement de programmes nationaux de stages transparents dans le secteur public et parapublic. Stimuler la création massive d'auto-emplois pour les jeunes dans l'agriculture, l'élevage, les industries et les services connexes par une politique volontariste combinant la création de marchés de location de terres ; la création de services publics de vulgarisation agricole ; la création de guichets dédiés à l'emploi en milieu rural au sein des institutions en charge de la promotion de l'emploi; l'intégration dans les programmes scolaires d'activités de sensibilisation à l'agriculture et à l'élevage; le soutien aux projets innovants d'entrepreneuriat en milieux urbain et rural, y compris dans les activités de loisirs essentielles pour les jeunes. Remédier au problème de la faible employabilité des jeunes, diplômés ou non de l'enseignement secondaire ou supérieur en intégrant de manière urgente et cohérente dans les programmes scolaires, du pré-primaire au supérieur, des ateliers de développement de compétences fondamentales pour le travail et la vie en société en mettant en place dans les universités publiques, en partenariat avec le secteur privé, des centres de services aux étudiants offrant des formations aux techniques de recherche d'emploi et l'accès aux informations sur le marché du travail et les institutions de soutien à l'entrepreneuriat. Réexaminer et respecter les codes de travail et l'ensemble de la législation du travail, en vue d'entreprendre des réformes qui donneraient autant d'importance à l'objectif de facilitation de la création d'emploi autonome par la simplification des procédures auprès des administrations chargées de veiller au respect de la législation du travail. Avec le soutien des organisations régionales d'intégration économique, utiliser les ressources publiques au niveau national et régional, dans l'amélioration des conditions de vie et la mise en place des infrastructures de toutes sortes (publique, économique financière et même de loisir) attirantes des populations et encourageant les initiatives autonomes des emplois. L'étude qualitative est combinée à une étude quantitative afin de vérifier si parmi les facteurs susceptibles de modifier la décision d'auto-emploi, le lieu de résidence est un facteur non négligeable. # c) Résultats des estimations économétriques Dans cette section, nous présentons d'une part, les résultats des formes réduiteset structurelle duProbit permettant d'estimer le modèle d'auto-emploi; d'autre part, celle de l'efficacité de la prédiction de la forme structurelle de ce modèle. ? Les déterminants de la décision de s'auto-employer Pour un actif donné, le fait de résider dans une zone urbaine ou à infrastructures développées est-il un critère de choix dans sa décision d'auto-emploi ? L'analyse descriptive ci-dessus a déjà mis en exergue un certain nombre de facteurs parmi lesquels l'âge et le niveau d'instruction des individus. Le tableau ci-après, qui présente les résultats de l'estimation de l'équation d'auto-emploi des travailleurs ruraux et urbains, à partir du modèle probit, permet de faire un certain nombre decommentaires. La relation négative entre l'âge et la probabilité d'auto-emploi est confirmée. En effet, le fait pour le chef de ménage d'avoir un an de plusdiminue la probabilité d'auto-emploi de 0,92% toutes choses égales parailleurs. Les jeunes ont ainsi une propension beaucoupplus élevée que leurs aînés à s'autoemployer. Ils espèrent ainsi gagner de l'auto-emploi pendant un horizon de temps plus grand. Cet effet négatif del'âge va en s'inversant dans le temps si on s'en tient au signe positif de la variable âge exprimée sous la forme quadratique. Ce qui matérialise qu'à partir d'un certain âge, généralement l'âge de la retraite, certaines personnes entreprennent non seulement parce qu'elles ont plus de temps mais aussi parce qu'elles veulent réaliser les idées qu'elles ont eu tout au long de leur carrière.Ce résultat rejoint celui de (Piore et Sabel, 1984;Becattini, 1990) La formation professionnelle joue également un rôle important dans la décision d'auto-emploi. Un individu qui a suivi une formation professionnelle augmente de 38% ses chances d'être en même de s'auto-employer comparativement à celui qui n'en a suivi aucune. Ce qui peut se comprendre dans la mesure où les personnes qui ont une formation développent plus facilement des idées d'affaire précises, comprennent plus facilement les procédures administratives. Ces résultats se rapprochent de ceux de Havranek et al., (2011). La taille du ménage n'a pas d'impact sur la probabilité d'auto-emploi. Si l'on prend en compte le modèle structurel qu'intègre le revenu espéré, le fait d'être marié ne modifie pas la probabilité de travailler en son propre compte. Ceci se comprend très bien dans la mesure où ce qui compte pour un ménage c'est d'avoir un revenu stable qui lui permet d'assurer ses charges et de se projeter dans l'avenir. Dans le but de construire le modèle de prédiction, il est d'un intérêt certainde faire un examen de son pouvoir discriminant. Cet examen se fait par calcul de l'aire au-dessousde la courbe ROC (ReceiverOperating Characteristic) ou courbe de caractéristiquesd'efficacité ci-dessous. A partir des Volume XIX Issue IV Version I 46 ( E ) travaux de Heckman (1979), la grille de lecture est comme suit: La surface sous cette courbe nous permet d'évaluer la précision du modèle pour discriminer les personnes qui prennent la décision d'auto-emploi des personnes qui n'en prennent pas. On retiendra comme règle du pouce: ? Si aire ROC = 0.5 il n'y a pas de discrimination ; ? Si 0.5 ? aire ROC < 0.7 la discrimination est insuffisante; ? Si 0.7 ? aire ROC <0.8 la discrimination est acceptable; ? Si 0.8 ? aire ROC < 0.9 la discrimination est excellente; ? Si aire ROC ? 0.9 la discrimination est exceptionnelle. Plus l'aire en-dessous de la courbe est proche de 1 plus la capacité de prédiction du modèle est bonne. Un modèle sans pouvoir prédictif a une aire de 0,5. En abscisse de cette courbe, nous avons le degré de spécificité des déterminants retenus dans l'analyse alors qu'en ordonnée nous avons le degré de sensibilité ou le pouvoir prédictif du modèle. La courbe de ROC présentée ci-dessous a une aire proche de 1. Elle est égale à 81,82%. Donc le modèle est efficace pour les prédictions. En somme, il est ressorti de notre étude qu'au Cameroun, les chances de s'auto-employer diminuent avec l'âge mais change de sens pour les personnes plus âgées. Le sexe affecte la probabilité d'auto-emploi. Ce résultat est normal, dans la mesure où le rôle économique de l'homme demeure déterminant dans les choix impliquant le bien-être de tout le ménage. 1![Figure 1: Secteurs des emplois ? La répartition des hommes et des femmes suivant le secteur d'activité De la figure 2 ci-dessous on déduit que la répartition des hommes et des femmes suivant le secteur d'activité montre que la part des hommes ayant un emploi dans le public et le privé formel est supérieure à celle des femmes dans ces secteurs. En effet 5, 7% et 10, 4% des hommes travaillent respectivement dans le public et dans le privé formel contre 3.4% et 5.2% des femmes. En revanche la proportion des femmes dans les deux autres secteurs dépasse celle des hommes, particulièrement dans le secteur agricole qui emploie près de la moitié des femmes (48.2%) contre 42.4% des hommes. L'analyse suivant l'âge montre que les proportions des jeunes dans le public et le privé formel sont plus faibles que celles des adultes. Ces deux proportions sont presque identiques dans le secteur agricole. La part des jeunes dans l'informel est supérieure à celle des adultes. On comprend que le chômage touche plus les jeunes, ces jeunes se reconvertissent dans le secteur agricole et le secteur privé informel par des auto-emplois. On constate que le secteur agricole regorge plus de femmes adulte alors que le secteur informel regorge plus de jeunes hommes. Ceci se comprend bien parce que la majorité des unités de production informelles se trouvent dans les centres urbains et nécessitent plus de contraintes que les unités agricoles pour être mises sur pieds.](image-2.png "Figure 1 :") 23![Figure 2: La répartition des hommes et des femmes suivant le secteur d'activité ? Secteur principal de recherche d'emploi A partir de la figure 3 ci-dessous, nous faisons l'analyse suivante: dans leur processus de recherche d'emploi, un chômeur sur deux ne vise pas un secteur particulier. Cependant, 22, 32% de personnes souhaitent travailler dans le secteur public ou parapublic, 11, 24% souhaitent créer leur propre affaire et 10, 92% recherchent un emploi dans une grande entreprise privée. Bien que le Cameroun soit essentiellement un pays agricole, la scolarisation de plus en plus poussée des jeunes augmentent leur propension à rechercher des emplois dans le secteur public ou parapublic, dans le secteur privé formel ou informel. Ce qui conduit les populations vers les centres](image-3.png "Figure 2 :Figure 3 :") 4![Figure 4: Courbe de prédiction du modèleV. ConclusionL'objectif de notre étude était de mettre en exergue les déterminants de l'auto-emploi auCameroun. La prise en compte des variables démographiques, celles liées au capital humain et celles liées aux caractéristiques du ménage a permis d'affiner et d'enrichir l'analyse. L'utilisation de modèles logistiques (binaires) a rendu possible l'atteinte de cet objectif.En somme, il est ressorti de notre étude qu'au Cameroun, les chances de s'auto-employer diminuent avec l'âge mais change de sens pour les personnes plus âgées. Le sexe affecte la probabilité d'auto-emploi. Ce résultat est normal, dans la mesure où le rôle économique de l'homme demeure déterminant dans les choix impliquant le bien-être de tout le ménage. Les chances de s'auto employer se modifient](image-4.png "Figure 4 :") a) Revue de la littérature théoriqueDeuxapprochesprincipalespermettentd'évaluer la décision d'auto-emploi 4 à savoir l'auto-emploi comme aspect de la qualité de l'emploi et l'auto-emploi comme résultat du dynamisme 5 d'une zoneéconomique qui attire des résidents.Dans un premier temps, à côté du clivageformel/informel, le clivage salariat/auto-emploi permetd'apprécier la qualité de l'emploi(Marcouiller, Ruiz deCasilla, Woodruff, 1997, Henley, Arabsheibani, Carneiro,2009).En outre, les discriminations à l'accès auxemplois publics ou entreprend et dépend de son capital humain, de sonlieu de résidence et de ses caractéristiques dans leménage.Gobillon et al (2012) ontquestionné le travaildes personnes non employées en se demandant si ellesbénéficiaientd'une résidence dans une zone urbaine oudotée d'infrastructures développées 6 pour la création deleurs emplois. Plus tardCizkowickz et al (2016),Sorenson (2017) ont ressorti les mécanismes parlesquelsla résidence dans uneZone Economiquedynamique ou Spéciale peut influencer la création desauto-emplois.Les mécanismes par lesquelsla résidencedansuneZoneEconomiqueSpéciale(ZES)régionaleinfluence la décision det Schutjens(2011); Kibler et al. (2014) pensent que l'auto-emploidécoule d'une bonne gestion des informations du milieudans lequel on se trouve. Meurs et al. (2015) préciseque loin de l'idée de l'influence de la culture d'unecommunauté, l'auto-emploi est une émergenceendogène de l'organisation démographique (âge, sexe,le lieu de résidence, la taille de la population) d'un milieudonné. Sorenson etAudia (2000) ont pour point de vueque la présence d'autres startups et des infrastructuresdéveloppées propulsent les auto-emplois. Stuart etSorenson (2003) disent que l'auto-emploi est le résultatdes circonstances de chômageet de recherche definancement. (Dahl etSorenson, 2010) pensent que desinnovations idéologique et technologique sont à lasource des auto-emplois. Spigel (2017) poursuit endisant que l'auto-emploi est plus lié à l'individu qui précédé l'enquête, et qui est actif occupé aumomentdel'enquête.10. Ces derniers ont pourobjectif de calculer le niveau de chance accordé à laréalisation d'un évènement.Pour capter l'auto-emploi, unmodèle d'auto-emploi sera estimé pour les occupésavec des variables liées aux caractéristiquesdémographiquesdel'individu(âge,situationmatrimoniale, milieu de résidence), au capital humain(diplôme le plus élevé, alphabétisation, formationprofessionnelle) et à la taille du ménage.Les données sur les individus actifs d'ECAM(Enquête Camerounaise sur les Ménage) qui respectentles caractéristiques sus mentionnées (lieu de résidence,situation d'activité du chef du ménage, présence d'aumoins un enfant dans le ménage) permettent decalculer laprobabilité pour un individu de choisir uneoption particulière parmi un ensemble de possibilités quilui sont offertes (s'auto-employer ou pas). Dans notreétude, l'échantillon considéré est constitué de ménagesdont le chef, âgé de 15 à 64 ans a déclaré avoirtravaillé pendant au moins les douze mois qui ont Year 201942Volume XIX Issue IV Version I( E )Après une caractérisation des emplois et uneGlobal Journal of Human Social Science -mise en exergue de la proportion de ceux qui essayent de travailler à leur propre compte (auto-emploi), il sera question d'estimer les différentes variables qui influencent la décision d'auto-emploi. a) Caractéristiques des emplois Nous allons nous intéresser dans cette partie aux actifs occupés en étudiant les caractéristiques de leurs emplois. Nous analysons successivement la répartition des actifs occupés entre les différents secteurs institutionnels et catégories socio professionnelles ainsi que la dispersion des revenus tirés du travail. ? Secteurs des emplois Pour mieux approfondir l'étude sur le marché du travail, il est important de prendre en compte lasegmentation au sein de ce marché. Dans la présenteétude (figure 1 ci-dessous), nous considérons les quatresegments qui sont en général les plus utilisés: secteurpublic, secteur privé formel, secteur informel et secteuragricole. Le secteur agricole emploie la plus grandepartie de la main d'oeuvre (44, 9%), suivi de l'informel(42, 2%). Les secteurs public et privé formel occupentdefaiblesproportionsd'employésestiméesrespectivement à 4, 3% et 8, 2%.La population active au© 2019 Global Journals des niveaux d'éducation élevés. Ainsi, le fait pour unindividu du ménage d'avoir atteint le niveau primairediminue la probabilité d'auto-emploi de 6,9%, alors quecette probabilité diminue significativement de 18,6%pour les individus qui ont traversé le premier cycle dusecondaire, de 37,5% pour les individus ayant traverséle second cycle du secondaire, de 14,45% pour ceuxdes individus ayant traversé le premier cycle del'enseignement technique secondaire, de 34,7% pourles individus ayant traversé le second cycle del'enseignement technique du secondaire et enfin de65,68% pour les individus ayant franchi l'enseignementsupérieur. Ces résultats sont opposés à ceux de Quid(2001),Nous avons introduitune variable indicatrice dusexe du potentiel auto-employé, en considérantl'homme comme le groupe de référence. Le coefficientestimé est positif et significatif. Il semble donc que lesexe affecte la probabilité d'auto-emploi. Ce résultat estnormal, dans la mesure où le rôle économique del'homme demeure déterminant dans les choiximpliquant le bien-être de tout le ménage (Cizkowicz etal., 2016).La probabilité de s'auto-employer augmenteavec le lieu de résidence. On pourrait concevoir que lemilieu urbain offre beaucoup plus d'opportunités d'auto-emploi, notamment avec une prépondérance d'unsecteur informel en constante évolution autour desinfrastructures mis en place, ce qui explique d'ailleurs lephénomène d'exode rural. Ces résultats sont opposés àceux de Boutin (2010) qui a plutôt recherché l'effet dulieu de résidence sur l'emploi.Ces résultats sontconformes à ceux de Fritsch et Storey (2014) et Lawless(2014). Cependant, (Figueiredo et al., 2002; Michelacciet Silva, 2007; Dahl etSorenson, 2009) pensent lesenvironnements bien que urbains peuvent être différentsd'un endroit à un autre car les individus spécifiquesrecherchent généralement l'endroit où les affaires leurseront favorables le plus proche, et conservent ainsi leurprécédent patrimoine.L'auto-emploidécroîtavecleniveaud'instruction, surtout lorsque les travailleurs ont atteint 1.000.75Sensitivity0.500.25significativement avec le 0.00 0.00 0.25 0.50 0.751.00Leschancesdes'autoemployersemodifient L'Institut National de la Statistique le définit comme un emploi où seul le promoteur travaille.2 Ce dynamisme est reconnu par les la présence d'infrastructures développés et l'augmentation des startups(Sorenson, 2017). Boutin (2010) montre que les habitants du milieu rural ont nettement plus de chances d'accéder à un emploi que ceux du milieu urbain. Ce qui vient confirmer l'étude deCissé (2005) au Sénégal qui soutient que les individus qui habitent dans les zones urbaines courent plus de risques de chômage que ceux des zones rurales.Adair et al. (2007) montre par contre qu'à Bejaia (Algérie) le fait de vivre en milieu urbain accroit la probabilité de trouver un emploi salarié dans le secteur formel ou de s'auto-employer.En appliquant la segmentation « public, privé formel, informel »,Nordman et Doumer (2012) montrent une nette corrélation entre le niveau d'éducation et l'auto-emploi dans les capitales de l'UEMOA : dans l'ensemble des sept villes étudiées, 91% des individus n'ayant pas achevé leur cycle primaire travaillent dans l'informel; cette proportion est de 75% pour ceux qui ont un niveau primaire, 50% pour ceux qui ont complété leur cycle moyen et seulement 19% pour les individus qui ont effectué des études supérieures. A partir d'un modèle logit multinomial, les auteurs montrent qu'une année d'étude supplémentaire augmente plus les chances d'intégrer le public et le privé formel que de travailler à son propre compte. En dépit de la contribution des auto-emplois à la croissance, les recherches sur les raisons pour lesquelles certaines zones produisent plus d'autoemploi que d'autres ont été faites avec des limites. Beaucoup de ces failles proviennent de la non-prise en compte du capital humain, du capital financier, de l'accès aux infrastructures adéquates, tous nécessaires à la création d'un environnement favorable à l'autoemploi. Dans la recherche sur des potentiels effets externes de la résidence dans des Zones Economiques Spéciales, quelques études empiriques indiquent des effets externes positifs tels que la création des autoemplois (par exempleGorg et Strobl, 2001; Haskel et al., 2002), tandis que d'autres auteurs ont identifié des effets externes négatifs (par exempleAitken et Harrison, 1999; Djankov et Hoekman, 2000) et tout de même d'autres ne trouvent aucun du tout (par exemple, Kokko et al., 1996). Gorg etStrobl (2001) suggèrent que les différences des résultats obtenus puissent être en partie dues au cadre théorique d'analyse. D'autres auteurs indiquent que l'ampleur des effets externes positifs peut dépendre de beaucoup de variables, comme le niveau de capital humain dans la région (Borensztein et al., 1998), l'écart technologique entre les entreprises domestiques et étrangères (Havranek et Irsova, 2011) ou la compétitivité de marché local(Blomstrom et al., 2000).On comprend alors que le lieu de résidence réagit sur la décision d'auto-emploi comme le produit de sa dimension naturelle parce qu'il regorge de certaines ressources et sa dimension culturelle parce © 2019 Global JournalsAnalyse Des Determinants De La Decision D'auto-Emploi Au Cameroun Year 2019 © 2019 Global Journals Analyse Des Determinants De La Decision D'auto-Emploi Au Cameroun * L'accès à l'emploi informel en Algérie : Déterminants et fonctions de gains PAdair YBellache HGherbi Inequalities and Development : new challenges, new measurements ? 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