# LaMassificationDansLenseignementSuprieurContoursEnjeuxetSolutionsPossibles Strictly as per the compliance and regulations of: Motsclés: 8. T . - - - G -SOCIAL SCIENCE: E E V 7 1.0 - -587X L - -demande, - double d - - G - L M : Introduction l est désormais largement admis que le progrès technique, entendu comme l'accroissement dans un processus cumulatif des savoirs humains appliqués à la production, joue un rôle essentiel dans la croissance et le développement des nations. Approfondissant les analyses de Solow (1957) qui mettaient déjà en évidence le progrès technique comme facteur explicatif de la croissance économique, dans les années quatrevingt et quatre-vingt-dix, les théories de la croissance endogène vont davantage mettre en lumière le rôle primordial du capital humain -en termes d'éducation personnelle (Lucas, 1988) -et de la connaissance technologique (Romer, 1990) dans la pérennisation de la croissance économique. Dans le monde contemporain de l'économie du savoir, l'évolution tant des individus que des collectivités est de plus en plus déterminée par ces progrès technologiques. Par suite, le maintien et le développement de leur prospérité exige des pays qu'ils conservent leurs avantages concurrentiels en développant et en entretenant une main-d'oeuvre qualifiée, en maintenant une base de recherche compétitive à l'échelle mondiale et en améliorant la diffusion des connaissances au profit de la société dans son ensemble (Tremblay et al., 2012). Dans ce contexte, l'enseignement supérieur, qui est le niveau d'éducation où se développent par excellence les connaissances et savoirs affinés et les capacités d'innovation, se retrouve naturellement au coeur des stratégies individuelles, locales, nationales et internationales d'arrimage à l'économie du savoir. Si la conjoncture ainsi décrite peut être l'un des principaux fondements de la massification actuellement constatée de l'enseignement supérieur dans le monde, cette massification étant perçue ici d'emblée comme une large augmentation des effectifs des étudiants, il reste que pour certaines régions du monde, les débuts de ce phénomène sont antérieurs à la révolution numérique qui est le principal vecteur de l'économie du savoir. En effet, le phénomène de la massification dans l'enseignement supérieur prend corps dans les pays développés quelques années après la seconde guerre mondiale, à partir des années 60 ou 70 selon les pays. Ainsi, sur la période 1971-1980 par exemple, on observe un accroissement des effectifs des étudiants aux USA de 36,55%, au Royaume Uni de 32,38%, en France de 32,36%, au Japon de 33,18% et en Russie de 8,26% (Figure 1). Resume-On soulignera cependant que sur ladite période, en moyenne plus de 4% de la population totale des USA et de la fédération de Russie sont dans le supérieur contre moins de 2% pour les autres pays (Figure 2). # Source: l'auteur à partir des WDI 2017 En Afrique subsaharienne sur la même période, on note un accroissement de 72,26% de la population estudiantine avec toutefois une moyenne relativement très faible de 0,145% de la population totale dans l'enseignement supérieur, ce qui correspond à un étudiant pour près de 690 habitants contre 1 moins de 100 habitants dans tous les pays de référence ici retenus. Néanmoins, bien que son rythme semble être contingent aux niveaux de développement des différents pays et des différentes régions du monde, la massification dans l'enseignement supérieur apparaît ainsi être un phénomène persistant qui, à juste titre, retient l'attention du public, des décideurs et des chercheurs. Pour les chercheurs qui s'en sont préoccupés, les travaux ont généralement visé à tester 04 hypothèses (Wolter, 2013), à savoir : 1-l'hypothèse que la massification de l'enseignement supérieur conduit à une composition plus hétérogène ou diversifiée du corps étudiant en termes de background, de talents, de motivations et d'attentes, 2-l'hypothèse que la massification est non seulement un processus d'augmentation, mais aussi d'élargissement de la participation impliquant un changement de la structure des opportunités/possibilités d'accès à l'enseignement supérieur, 3-l'hypothèse de la conformité du processus de massification avec des objectifs politiques clés tels que la promotion de groupes défavorisés pour plus d'équité dans l'allocation et la distribution des opportunités sociales, et 4-l'hypothèse de l'existence d'un lien entre la massification de l'enseignement supérieur et le discours contemporain sur l'apprentissage tout au long de la vie. Nonobstant la pertinence de ces hypothèses, l'ambition de la présente réflexion est relativement plus modeste. En effet, elle vise simplement à apporter une contribution à la question des enjeux du phénomène de massification de l'enseignement supérieur et à mettre en exergue quelques solutions explorées ou explorables dans le contexte du Cameroun et de l'espace CAMES. Ladite contribution emprunte essentiellement le prisme des sciences économiques, en rapport avec l'essor des Technologies de l'Information et de la Communication. Dans cette perspective, il paraît judicieux de commencer dans une première section par étayer davantage le phénomène en présentant quelques axes, ancrages théoriques plausibles et évidences de la massification de l'enseignement supérieur. Ces contours étant circonscris, la deuxième section se consacre à la présentation des enjeux et solutions inhérents au phénomène. La dernière section est celle de la conclusion. Quelques Contours de la Massification de L'enseignement Supérieur : Axes, Ancrages théoriques Plausibles et ÉVidences empiriques Bien qu'ayant pâti dans les années 90 sous ajustement structurel d'une négligence ostentatoire soutenue par les institutions financières internationales (Mohamedbhai, 2008), l'enseignement supérieur en Afrique sub-saharienne est lui aussi désormais phénomène de massification de l'enseignement supérieur. Bien que la prépondérance de cet axe ne soit plus de mise, il reste que le systeme d'enseignement supérieur de tout pays est bien constitué de nombreux éléments autres que les étudiants. Et, dans la mesure où ces derniers sont des demandeurs, leur massification tend généralement à aller de pair avec celle des offreurs, certes en proportions moindres et avec un certain gap pour ces derniers. L'axe de l'offre est ainsi celui qui porte l'augmentation de l'effectif des institutions de formation supérieure, ainsi que l'accroissement avec le temps de leur hétérogénéité, entre autres par l'origine de leurs capitaux : publics/privés, nationaux/internationaux. Cette massification des offreurs induit quasi-fatalement une intensification de la concurrence qui conduit à une augmentation certaine de la variété des produits/services de formation offerts. Le troisième axe de massification dans l'enseignement supérieur est ainsi celui des produits/services offerts, tant en termes de formations diplômantes que de formations certifiantes, de formations en présentiel que de formations hybrides ou à distance. ii. Quelques pistes théoriques plausibles d'ancrage du phénomène de massification de l'enseignement supérieur Sous la perspective des sciences économiques, la massification de l'enseignement peut être saisie comme le résultat de la mise en oeuvre de leurs stratégies, par les acteurs que sont les demandeurs et les offreurs. Il est alors judicieux de considérer que le déploiement de ces stratégies s'effectue dans un environnement où ces agents doivent faire face à quelques contraintes. Une première contrainte envisageable est celle de la conjoncture économique mondiale dont il est désormais largement admis qu'elle est marquée par la prépondérance de l'économie du savoir dont deux caractéristiques essentielles sont notamment: d'une part la tendance au déclassement rapide du travail non qualifié ou routinier et à sa substitution par le facteur capital ; d'autre part la tendance à la disparition des entreprises non innovantes. A l'échelle domestique, une deuxième contrainte réside dans la démographie, aussi bien en termes de taille de la population totale que de structure La Massification Dans L'enseignement Supérieur: Contours, Enjeux et Solutions Possibles embringué dans un processus de massification à travers plusieurs axes qui se prêtent à divers ancrages théoriques plausibles (1) et dont on peut penser qu'ils en déterminent les évidences empiriques observés (2). # a) Axes et ancrages théoriques plausibles du phénomène i. Quelques axes du phénomène de massification de l'enseignement supérieur S'il va sans dire que la massification de l'enseignement supérieur est généralement réduite à l'augmentation rapide des effectifs des apprenants dans cet ordre d'enseignement, une exploration cartésienne du phénomène conduit cependant à y déceler plusieurs axes. Empruntant aux concepts des sciences économiques et de gestion pour disséquer le phenolmène, il est en effet possible d'entrevoir au minimum 03 axes contribuant à l'alimenter, à savoir : un axe de la demande, un axe de l'offre et un axe des produits/services. Suivant cette nomenclature, l'axe de la demande charrie la massification des effectifs des étudiants. En conséquence, c'est lui qui est généralement retenu pour caractériser l'ensemble du phénomène de massification de l'enseignement par âges et par sexes de cette population. En effet, la jeunesse de la population dans les pays africains est un facteur de haute pression sur le marché du travail, le signal ultime étant celui de l'impératif de compétitivité pour y survivre. Les 02 contraintes ci-hauts présentées affectent évidemment les comportements stratégiques des acteurs, demandeurs et offreurs. En observant que l'Etat fait bien partie de ces acteurs, le fait que sa stratégie dans le système de l'enseignement supérieur est nécessairement conçue et opérationnalisée par des politiques et des bureaucrates induit la convocation possible, pour l'analyse de la massification de ce système, de la théorie économique des choix publics (Buchanan, Tollison et Tullock, 1980) et de la théorie économique de la bureaucratie (Niskanen,1971). Ces théories seraient alors mobilisées pour suivre la rationalité politico-économique des politiques et bureaucrates qui affichent en perspective l'objectif dual d'accès et d'équité dans des engagements en faveur d'une « démocratisation de la formation supérieure ». Dans la stratégie du travailleur individuel, ces contraintes internationale et domestique mettent en mouvement la théorie du capital humain (Schultz, 1960;Becker, 1962) En retenant uniquement l'axe de la massification des effectifs, sur la période 1971-2014, dans l'ensemble des pays membres du CAMES, on constate un accroissement à allure exponentielle à la fois de la moyenne des effectifs d'étudiants (Figure 4) et de la proportion des étudiants dans la population totale (Figure 5). Source: Folefack Les enjeux inhérents à la massification de l'enseignement supérieur peuvent être répartis sous deux sous-ensembles, selon qu'ils sont perçus comme constituant une menace ou une opportunité par les différents acteurs de ce système. On distinguera ainsi : d'une part les enjeux à connotation péjorative (menace) et, d'autre part, les enjeux à connotation méliorative (opportunité). # i. Quelques enjeux à connotation péjorative Pour les acteurs du système d'enseignement supérieur, la massification dans l'enseignement supérieur emporte quelques enjeux à connotation péjorative entre autres pour la qualité de la formation et l'emploi. En effet, il apparait évident que, toutes choses restant égales par ailleurs, l'accroissement rapide des effectifs d'étudiants dans un contexte de quasistagnation contrainte des ressources publiques affectées au sous-secteur de l'éducation et de la formation accentue le risque de détérioration de la qualité des formations dans l'enseignement supérieur. Cette hypothèque que le phénomène de massification fait peser sur la qualité de la formation s'étend également à l'emploi, notamment en ce qui concerne sa stabilité. En effet, du fait de l'accroissement du nombre de diplômés consécutif à la massification, le paradoxe d'Anderson (1961) -qui traduit une lente dévalorisation progressive des diplômes au fil des générations -est désormais avérée (Forsé, 1997). Cette réalité proche du paradoxe de composition de Keynes a pour corollaire un déclassement plus rapide des qualifications par l'intensification de la compétition technologique. Cependant, la perspective Schumpétérienne de la concurrence, et donc de la compétition technologique, comme processus de « destruction créatrice» invite à ne pas ignorer les possibles enjeux positifs de la massification de l'enseignement supérieur. # ii. Quelques enjeux à connotation méliorative Considérant les fonctions-objectifs normales des acteurs du système d'enseignement supérieur, il est possible de relever que la massification dans l'enseignement supérieur emporte également des enjeux à connotation méliorative entre autres pour la compétitivité de l'économie et le bien-être social. Un trait caractéristique essentiel de la globalisation des économies consiste en l'intensification de la concurrence. Dans ce contexte, la réussite tant des entreprises que des économies nationales est largement tributaires de la maîtrise qu'elles ont des technologies. Parce qu'elle se traduit par une augmentation de la masse des ressources humaines disposant de compétences et/ou des habilités à assimiler des technologies innovantes, la massification du système d'enseignement supérieur dans les pays en développement en général et de l'Espace du CAMES en particulier peut être un facteur d'insertion positive dans la globalisation, précisément par un arrimage réussi dans la chaîne des valeurs mondiales. Dans cette ère d'économie de la connaissance, la massification du système d'enseignement supérieur nourrit en effet la recherche-développement et le développement des compétences et habilités: de production en quantité et en qualité, de commercialisation en quantité et en qualité et de négociation nationale et internationale. Le paradoxe d'Anderson qu'elle charrie lui procure en même temps quelques attributs de facteur Volume XVIII Issue VII Version I 7 ( E ) Global Journal of Human Social Science -Year 2018 d'éveil. En effet, si la dévalorisation lente des diplômes expose les travailleurs au risque de déclassement, elle invite en même temps à rester en alerte permanente sur l'adéquation de leurs compétences aux besoins du système productif, ce qui les inscrit rationnellement dans un scénario d'apprentissage continue, tout au long de la vie. Enfin, dans la mesure où l'éducation et la connaissance possèdent des traits de bien public (non rivalité et exclusivité limitée), dans la perspective des capacités de Sen, la massification de l'enseignement supérieur est susceptible de contribuer à l'amélioration du bien-être social au sein des collectivités humaines dans lesquelles elle se produit. Cependant, pour être saisies, toutes les opportunités ainsi relevées requièrent que la massifcation dans le système d'enseignement supérieur soit convenablement gérée. Concrètement il s'agira de lui trouver des solutions idoines. # i. Solutions explorées et explorables en réponse à la massification dans l'enseignement supérieur De l'observation des pratiques en cours, il ressort que, pour relever au mieux les défis inhérents au phénomène de sa massification, les responsables en charge des prestations dans le système d'enseignement supérieur mettent en oeuvre diverses solutions qui peuvent elles-mêmes servir de fondements à d'autres solutions explorables, notamment lorsqu'elles sont mises en rapport avec les opportunités d'innovations ouvertes par les technologies de l'information et de la communication. # ii. Quelques solutions explorées dans nos universités En réponse à la massification dans l'enseignement supérieur, les solutions en cours d'exploration dans la plupart des universités des pays de l'espace CAMES et même d'Afrique en général sont globalement de 03 ordres: ? La répartition des étudiants d'une même classe en plusieurs groupes pour préserver le confort de travail ; ? La mise à jour des programmes en vue de la professionnalisation et de l'employabilité des apprenants comme salariés, auto-employés ou entrepreneur; ? Le lancement de formations et autres activités génératrices de revenus dans la perspective de subventions croisées au profit des formations réputées être non marchandes. La mise en oeuvre de la première solution conduit à programmer, dans une même classe, chaque unité de cours en autant de fois qu'il y a de groupes. En fonction du capital humain disponible, le même enseignant ou des enseignants différents sont affectés aux différents groupes ainsi créés. Cet éclatement des étudiants d'une même classe en plusieurs groupes permet d'améliorer le confort de travail des enseignants qui, maîtrisant mieux leurs classes, peuvent alors améliorer la qualité de l'encadrement des apprenants. Dans le même temps, favorisé par la généralisation de l'adoption du système licence-masterdoctorat (LMD), on assiste dans les universités à une mise à jour relativement plus régulière des curricula, en partenariat avec les milieux socio-professionnels. Cette mise à jour participe du processus d'assurance qualité implicite ou explicite et vise clairement non seulement à endiguer le paradoxe d'Anderson, mais aussi à promouvoir l'entrepreneuriat. Dans la mesure où l'exploration de ces deux premières solutions a révélé une augmentation des besoins en financements des universités, notamment celles qui relèvent du public, ces dernières ont été conduites à lancer des programmes de formation professionnelle continue ciblant un public d'apprenants en activités sur le marché de l'emploi. Disposant d'un pouvoir d'achat supérieur à celui des apprenants dans les formations dites initiales, ces apprenants acceptent des payer des frais de formations suffisamment élevés pour permettre aux établissements universitaires qui les offrent de dégager des marges destinées à "subventionner" les besoins supplémentaires de financement engendrés par la massification des effectifs. En répondant par définition à des demandes quelques fois bien spécifiques, cette solution contribue généralement à la massification des services offerts et/ou à celle de l'offre lorsqu'elle implique la création d'une institution nouvelle de formation. Au total, il apparaît que ces solutions explorées visent à relever les défis de la qualité et de la pertinence de la formation qui invitent cependant à en explorer d'autres. iii. Quelques solutions explorables L'association des solutions explorées, ci-avant présentées, avec les opportunités d'innovations qu'offrent les développements des technologies de l'information et de la communication induit à envisager l'existence d'autres solutions susceptibles d'exploration par les responsables en charge des systèmes d'enseignement supérieur. Sous ce prisme, une approche de solution complémentaire immédiate consisterait à actionner finement le levier de la gouvernance techno-numérique par une exploitation davantage innovante des TIC pour l'éducation et la formation. Concrètement, cette approche pourrait se traduire par: ? la systématisation des projets de supports numériques de formation dont certains sont d'ailleurs en cours dans certains pays membre du CAMES Dans la même ornière, deux autres leviers pourront également faire l'objet d'un actionnement affiné à savoir : le levier de la gouvernance académique et le levier de la gouvernance heuristique. Par l'accessibilité de l'information désormais facilité par les TIC, en vue de conforter la qualité des formations et l'employabilité des apprenants, les responsables veilleront encore plus méticuleusement à : ? d'une part la « glocalisation » effective des formations 54 ? d'autre part à la diversification de la recherche en matière d'innovation pédagogique arrimée aux standards internationaux en vue d'apporter toujours plus de solutions à la problématique de la massification dans l'enseignement supérieur dont les marges de progressions restent importantes du fait de la structure essentiellement jeune de la population africaine. Ultimement, ces solutions viseront à optimiser les dividendes démoFigures que les pays de l'espace du CAMES et de toute l'Afrique sont en droit d'escompter de la prépondérance des jeunes dans la structure par âges de leur population. dans le sens où les apprenants reçoivent une formation de standard international pour être compétitif sur le marché mondial avec cependant des applications locales pour être porteurs de solutions adaptés aux besoins de leur proche environnement ; IV. # Conclusion Nous avons voulu apporter une contribution à la question des enjeux du phénomène de massification de l'enseignement supérieur et mettre en exergue quelques solutions explorées ou explorables dans le contexte du Cameroun et de l'espace CAMES en prenant appui sur l'essor des Technologies de l'Information et de la Communication. L'empruntant aux concepts des sciences économiques et de gestion pour disséquer ce phénomène conduit à entrevoir 03 axes contribuant à l'alimenter, à savoir : un axe de la demande, un axe de l'offre et un axe des produits ou services. Cette massification, dont un fait stylisé des plus saillants -tant au Cameroun que dans tous les pays de l'espace du CAMES -consiste en ce que l'accroissement de la proportion des étudiants dans la population totale sur la période 1971-2014 est au minimum deux fois supérieur à celui de la population totale, peut se prêter à des analyses relevant de théories économiques aussi diverses que la théorie des choix publics, la théorie de la bureaucratie, la théorie du capital humain, la théorie de l'agence ou la théorie du signal. Ce phénomène est porteur d'enjeux à connotation péjorative pour certains perçus comme des menaces et d'enjeux à connotation méliorative pour d'autres perçus comme des opportunités. Il fait peser une hypothèque sur la qualité de la formation et sur le marché de l'emploi, l'une de ses principales menaces résidant dans le paradoxe d'Anderson qu'il peut entrainer. Pour y faire face, les responsables en charge dans les systèmes d'enseignement supérieur des divers pays explorent déjà diverses solutions qui peuvent ellesmêmes servir de fondements à d'autres solutions explorables, notamment lorsqu'elles sont mises en rapport avec les opportunités d'innovations ouvertes par les technologies de l'information et de la communication. Ainsi, la solution explorée de la répartition des étudiants d'une même classe en plusieurs groupes pour préserver le confort de travail conduit par exemple à la solution explorable de l'implémentation de modèles de formation « semiprésentiels mono-enseignant multisalles en synchrones ». En somme, ces solutions qui ont globalement pour objectifs : de neutraliser les menaces inhérentes à la massification dans l'enseignement supérieur, de transformer certaines de ces menaces en opportunités, et de saisir les opportunités immédiates avec pour finalité de sauvegarder et d'assurer la pertinence et la qualité des formations et autres prestations offertes. 1![Fig.1: Taux de Croissance des Effectifs D'etudiants dans 05 pays de Reference sur la Periode 1971-1980 Source: l'auteur à partir des WDI 20171 1](image-2.png "Fig. 1 :") 2![Fig. 2: Evolution de la Proportion des Etudiants dans la Population totale de Quelques pays de Reference](image-3.png "Fig. 2 :") 3![Figure 3: Quelques Axes de Massification du Système D'enseignement Supérieur Source : l'auteur](image-4.png "Figure 3 :") 562![Fig.4: Moyenne des Effectifs D'etudiants dans L'ensemble des Pays Membetes du CAMES](image-5.png "Fig. 5 :Fig. 6 :Tableau 2 :") ![](image-6.png "") ![](image-7.png "") Cependant, une caractéristique structurelle dumarché de l'emploi est l'asymétrie d'information qui setraduit par une relation d'agence induisant descomportements stratégiques de production des signauxcrédibles chez les deux groupes d'acteurs que sont lesentreprises offreuses d'emploi et les travailleursdemandeurs d'emploi. Par suite, la théorie de l'agence(Meckling et Meckling 1976) et la théorie du signal(Spence, 1974) peuvent également être utilementmobilisées.b) Quelques évidences empiriques de la massificationde l'enseignement supérieur dans l'espace CAMESen général et au Cameroun en particulier.dans la mesure où l'éducation dans l'enseignement supérieure est perçue comme un investissement au rendement escompté potentiellement plus élevé que dans les ordres inférieurs d'enseignement.i. Accessible en ligne à l'adresse: http://databank. worldbank. org/ data/reports.aspx?source=world-development-indicators. Ces pays sont au nombre de 19, notamment: 1-le Benin, 2-le Burkina Faso, 3-le Burundi, 4-le Cameroun, 5-la République Centrafricaine, 6-la République du Congo, 7-la Cote D'ivoire, 8-le Gabon, 9-la République de Guinée, 10-la Guinée-Bissau, 11-la Guinée Equatoriale, 12-Madagascar, 13-le Mali, 14-le Niger, 15-la République Démocratique du Congo, 16-le Rwanda, 17-le Sénégal, 18-le Tchad et 19-le Togo. © 2018 Global Journals Volume XVIII Issue VII Version I 4 ( E ) Ces grands domaines sont notamment : 00 Programmes et certifications génériques ; 01 Éducation ; 02 Lettres et arts ; 03 Sciences sociales, journalisme et information ; 04 Commerce, administration et droit ; 05 Sciences naturelles, mathématiques et statistiques ; 06 Technologies de l'information et de la communication ; 07 Ingénierie, industries de transformation et construction ; 08 Agriculture, sylviculture, halieutique et sciences vétérinaires ; 09 Santé et protection sociale ; 10 Services. UNESCO (2014). © 2018 Global JournalsLa Massification Dans L'enseignement Supérieur: Contours, Enjeux et Solutions Possibles L'idée est celle qu'on peut qualifier de "train global while experimenting local". * Education, Economy and Society * «Investment in Human Capital: A Theoretical Analysis SBecker G Journal of Political Economy 70 1962 * Public Policy in Global Perspective, the Johns Hopkins University Press Baltimore * L'enseignement supérieur au Cameroun depuis la réforme de 1993: Dynamiques et perspectives, CODESRIA, Dakar EFolefack Ngwé L. and H-D-P. Pokam 2017. 2017 L'architecture du système universitaire Camerounais: évolution historique et dynamique actuelle * La diminution de l'inégalité des chances scolaires ne suffit pas à réduire l'inégalité des chances sociales MForsé Revue de l'OFCE, n°63 1997 * Toward a Theory of the Rent-Seeking Society JamesMBuchanan JM RDTollison GTullock 1980 Texas A&M University Press College Station * MCJensen WHMeckling Theory of the Firm: Managerial Behavior, Agency Costs and Ownership Structure 1976 3 * On the Mechanics of Economic Development RLucas Journal of Monetary Economics 22 1988 * The effects of massification on higher education in Africa. AAU, Accra GMohamedbhai 2008 * Bureaucracy and Representative Government WNiskanen 1971 Aldine & Atherton Chicago * Endogenous Technological Change PRomer Journal of Political Economy 98 1990 * Capital Formation by Education TWSchultz Journal of Political Economy Schultz T. W. 60 1 1960. 1961 American Economic Review * «Technical Change and the Aggregate Production Function RMSolow Review of Economics and statistics 39 1957 * Market signaling: Infor-mation transfer in hiring and related processes AMSpence 1974 Harvard University Press Cambridge, MA * Digital divides in Sub-Saharan Africa: Gender issues and evidence from Cameroon PG BTamokwe SF MJazet African Review of Economics and Finance 8 2016 * Assessment of higher education learning outcomes. Feasibility study report KTremblay DLalancette DRoseveare 2012 OECD 1 Design and implementation * Institut des Statistiques de l'UNESCO. Accessible en ligne àl UNESCO 2014 Domaines d'études et de formation de la CITE 2013 (CITE-F) * Massification and Diversity: Has the Expansion of Higher Education Led to a Changing Composition of the Student Body? European and German Experiences AWolter Higher education reforms: looking back -looking forward IRepac & PZaga 2013