l a été fortement démontré dans la littérature qu'il existe de fortes relations entre le niveau d'emploi et la croissance économique. Certains économistes ont montré que les fluctuations du produit intérieur brut avaient des conséquences considérables sur le taux de chômage dans un environnement donné. C'est par exemple le cas d' Okun (1962) qui montre qu'une hausse de 3% de la production réduit de 1% le taux de chômage. D'autre part,certains auteurs à l'instar Totan(2013) ont analysé l'effet inverse et ont trouvé qu'un faible niveau d'emploi surtout chez les jeunes est source de violences et de criminalité, ce qui pourrait par la suite nuire au développement économique. Toutefois, les problèmes liés à l'emploi des jeunes constituent une préoccupation universelle. Akeju et Olanipeun (2014) affirment que l'un des plus grands défis des économies d'Afrique subsaharienne aujourd'hui est le taux de chômage élevé qui a maintenu une tendance à la hausse au fil des ans.
Si l'on s'en tient aux données de la banque mondiale, pour un pays comme le Cameroun, le taux de chômage est passé de 4,26% en 2016 et 4,24% en 2017 pour atteindre 4,23% en 2018. Si ce taux de chômage apparaît à première vue faible, cela ne traduit cependant pas l'efficacité du marché du travail comme on l'aurait pensé dans un pays développé. Ces faibles taux de chômage résultent de l'abondance des emplois précaires. Alors, à la sortie du système éducatif, les jeunes camerounais, pour ne pas affronter le chômage, exercent des emplois qui ne correspondent pas à leurs qualifications etsont de ce fait sous-payés. D'aprèsTagne et Evou (2017), l'emploi le plus probable d'un jeune diplômé de l'enseignement supérieur par exemple en physique nucléaire est chauffeur de moto taxi. Même si le gouvernement camerounais avait pris l'engagement de ramener le taux de sous-emploi de 75% à 2005 à moins de 5% en 2020, les jeunes font toujours faceà ce problème de sous-emploi (selon le Fond National de l'Emploi, le niveau de sous-emploi aujourd'hui est de 71,5%).
L'initiative du gouvernement de recruter 25000 jeunes à la fonction publique en 2011 n'a pas véritablement renversée la tendance de la situation des jeunes sur le marché du travail au Cameroun. D'autres initiatives très tôt prises, à l'instar de la mise en place Fonds National de l'Emploi, du Programme d'Appui au Développement des Emplois Ruraux et bien d'autres ont contribué certes à donner une formation adéquate en phase avec certains besoins du marché de l'emploi mais leur portée reste limitée. L'entrepreneuriat des jeunes, en général et leur auto emploi en particulier peut donc constituer une parade dans la lutte contre le chômage et le sous-emploi (Katz, 2003;Stevenson et Jarillo, 2007).
Plusieurs expressions interviennent dans la désignation de l'auto emploi. D'abord, l'expression auto emploi met un accès sur la dimension réflexive où l'employé et l'employeur désignent une même personne physique (Chervrier et Tremblay, 2004). On désigne également l'auto emploi à travers les expressions de travail indépendant, de travail autonome ou d'entrepreneuriat. Bien que l'expression travailleur autonome soit la plus courante, certains distinguent la personne qui exerce un travail autonome sans employé (travailleur indépendant) des autres qui exercent leur activité avec une aide rémunérée (Roy, 1998). Ce dernier auteur fait une distinction nette entre deux formes d'emplois alternatifs: les emplois rémunérés (ou salariaux) et les emplois indépendants.
Naît-on ou devient-on travailleur indépendant? Quels sont les principaux critères, les motivations et les processus sur lesquels se fonde la décision d'entreprendre? Dans le présent travail, il s'agit bien pour nous de chercher les réponses à ces différentes questions mais en nous intéressant seulement sur le cas des primo-demandeurs. Ces derniers sont entendus comme des individus n'ayant jamais travaillés et qui sont à la recherche de leur premier emploi (selon l'Institut National de la Statistique, près de 56,2 % des chômeurs au Cameroun sont primo-demandeurs). En effet très peu expérimentés, souvent concurrencés par leurs ainés, les primo-demandeurs qui arrivent sur le marché du travail rencontrent les plus grandes difficultés pour trouver un emploi. Lorsque l'on ne parvient pas à trouver un emploi, la création d'entreprise devient une solution attractive (Evina, 2010).
Selon Arenius et Minniti (2005), les facteurs démographiques, les facteurs économiques, les facteurs perceptuels et les facteurs socioenvironnementaux sont les principaux groupes de facteurs pouvant encourager les individus à travailler à leur propre compte. Dans le même sens, d'après Shapero et Sokol (1982), plusieurs groupes de variables sont source d'auto emploi: les variables situationnelles qui peuvent précipiter l'auto emploi, les variables liées à la perception et la désirabilité de l'auto emploi, les variables en rapport avec la faisabilité de l'acte d'auto emploi et en fin les variables psychologiques. Mais, Peel et Inkson (2004) regroupent ces différents facteurs en seulement deux grands groupes: le contexte structurel (push) qui montre que la détérioration de l'économie contraint de plus en plus des gens à créer leur propre emploi et contexte volontariste (pull) qui montre que les individus sont plutôt agents proactifs dans la construction de leur propre carrière.
Cependant au Cameroun, on sait peu de choses sur les facteurs favorisant ou pénalisant la promotion de l'auto emploi des jeunes surtout des primo-demandeurs. On note néanmoins la prolifération des TPE 1 et PME 2 1 Très petite entreprise 2 Petite et moyenne entreprise . Cette prolifération est-elle due à l'existence des dispositifs institutionnels avantageux ou des caractéristiques personnelles particulières? D'une manière plus précise, cette étude cherche à répondre à la question suivante: Quels sont principaux facteurs déterminant de l'auto emploi des primo-demandeurs au Cameroun?
Si cette question a déjà été abordée dans d'autres pays du monde, les travaux empiriques réalisés sur les données camerounaises sont encore inexistants ou peu nombreux, et l'on ne connait pas véritablement ce qui inciterait les primo-demandeurs à s'orienter vers l'auto emploi dans un contexte camerounais.
L'objectif principal de ce travail est donc d'identifier les déterminants de l'auto emploi des primodemandeurs au Cameroun.D'une manière spécifique il s'agit de montrer la contribution des facteurs structurels et des facteurs volontaristes dans la création du travail autonomepar les primo-demandeurs. Cette étude postule que le niveau d'instruction est une variable push qui influence significativement et négativement sur l'auto emploi des primo-demandeurs au Cameroun. De même, l'auto emploi du chef de ménage est une variable pullincite le primo-demandeur à s'orienter lui aussi dans l'auto emploi.
La suite de ce travail est organisée de la manière suivante : à la section 2, il est présenté la revue de la littérature, la section 3 expose la méthodologie, la section 4 discute des différents résultats et enfin la section 5 conclue l'étude et propose quelques recommandations.
Contrairement au point de vue de Casson (1982) qui affirme de manière catégorique, l'absence d'une théorie économique bien établie de l'entrepreneur ou de l'auto employeur, cette section présente les travaux antérieurs sur les déterminants de l'auto emploi.
En psychologie sociale, l'analyse théorique de l'auto emploi repose essentiellement sur l'importance de l'intentionnalité dans le processus d'émergence organisationnelle qui a été prôné par Krueger et Carsrud (1993). Le modèle de comportement planifié d'Ajzen (1991) et le modèle de Krueger (1993) sont considéré comme des modèles prédisant le comportement humain à partir des intentions. Ce modèle part du constat que les individus adoptent des décisions rationnés et que le comportement est le résultat de l'intention de s'y engager. Il postule que l'intention d'un individu de se comporter d'une certaine manière est un déterminant immédiat de son action (Emin, 2004). Ainsi, plus l'intention est forte plus l'individu aura tendance à aller vers ce comportement et plus il sera probable qu'il s'engage dans ce comportement (Steg, 2016). En se référant à ce modèle, l'auto emploi peut être considéré commeun comportement résultant de l'intention de créer sa propre entreprise.
Le modèle de choix occupationnel peut également être utilisé pour justifier le comportement de l'individu à s'orienter vers l'auto emploi. En effet, ce modèle répartit la main-d'oeuvre en deux catégories: d'un côté les individus qui deviennent des entrepreneurs et de l'autre côté les individus qui choisissent une autre profession. Dans ce sens, Lucas (1978) (Dollinger, 2008), ces deux modèles ne peuvent pas être appliqués pour ce groupe de pays. Banerjee et Newman (1993) viennent construire un modèle de choix occupationnel intégrant l'auto emploi. Ce modèle est basé sur une répartition initiale de la richesse. Ces auteurs font une catégorisation des individus selon le niveau de richesse. Ils distinguent les individus situés dans la partie supérieure de la distribution de richesse (les riches), les individus situés à mis parcourt entre la partie supérieur et la partie inférieure et enfin les individus situés dans la partie inférieure. En raison de l'existence d'une garantie, les individus riches peuvent recevoir un prêt pour devenir des entrepreneurs de grande échelle, tandis que les agents situés au milieu de la distribution de richesse initiale reçoivent des prêts plus petits leur permettant d'entrer dans l'auto emploi avec un processus de production à petite échelle. Par contre, les agents situés dans la partie inférieure de la distribution de la richesse, n'ont pas de garantie suffisante et par conséquent ne peuvent qu'être des salariés.
Sur le plan empirique, Knight (1921) considère que les individus ne sont pas de nature entrepreneurs, ils peuvent choisir entre le travail salarié et le travail indépendant l'option qui offre la plus grande utilité. Cependant, selon Arenius et Minniti (2005), trois groupes de facteurs peuvent encourager les individus à travailler à leur propre compte: les facteurs démographiques et économiques, les facteurs perceptuels et les facteurs socio-environnementaux.
Comme facteurs économiques, le gain ou le bénéfice prévisionnel est le plus souvent mentionné. Ainsi, le succès financier détermine fortement l'activité d'auto emploi (Scheinberg et MacMillan, 1988). D'autres auteurs mettent l'accent sur les facteurs sociaux et montrent que les individus entreprennent par ce qu'ils veulent non seulement continuer la tradition familiale (Shane et al., (1991) mais aussi atteindre un niveau de reconnaissance sociale, hausser le statut familial et avoir plus d'influence dans leur milieu (Scheinberg et MacMillan, 1988). En ce qui concerne les facteurs environnementaux, ils revoient le plus souvent aux différentes politiques publiques mises en oeuvre afin d'encourager l'activité entrepreneuriale, au savoir-faire en matière d'entrepreneuriat, aux ressources financières et non financières (Gnyawali et Fogel, 1994). Les facteurs perceptuels renvoient à la capacité des individus à entreprendre alors que les facteurs démographiques sont constitués de l'âge, du statut au travail et du niveau d'éducation (Himrane, 2018).
Plusieurs travaux ont mis en évidence le rôle de la scolarité et de l'expérience sur le travail indépendant en s'appuyant sur la théorie du capital humain de Becker (1975). Considéré comme l'une des extensions à l'approche néoclassique, cette théorie s'intéresse aux investissements dans les personnes qui permettent d'anticiper en retour de meilleurs revenus dans le futur. Appliquée au travail indépendant, cette théorie se situe dans la continuité de la théorie du choix occupationnel: l'individu calculateur choisirait la forme de travail qui lui permettrait de maximiser le rendement de son capital humain. Sous un autre angle, Fayolle et al. (2006) s'intéressent aussi à la relation niveau d'éducation et l'entrepreneuriat ; il souligne que les entreprises à haute technologie font appel aux personnes très qualifiées et très formées ce qui freinerait ces dernières à s'orienter vers la création de leur propre entreprise. Un autre résultat majeur est que les entreprises à fort potentiel ont été fondées par des entrepreneurs possédant une solide formation technique et commerciale. Le système éducatif permet donc de sensibiliser les étudiants, de valoriser l'image de l'entreprenariat et apporte les connaissances et les compétences qui aident les individus à prendre les bonnes décisions, à élaborer des projets solides et à créer des entreprises dotées d'un potentiel important de croissance.
En somme, il n'y a pas de cadre consensuel pour étudier les déterminants de l'auto emploi. Certains adoptent le statut d'autonome parce qu'ils ne peuvent trouver un autre travail, alors que d'autres sont motivés par l'esprit d'entreprise. C'est dans cette logique que Peel et Inkson (2004) présentent deux types de facteurs favorables à l'entrepreneuriat: le contexte structurel (push) qui montre que la détérioration de l'économie contraint de plus en plus des gens à créer leur propre emploi et contexte volontariste (pull) qui montre que les individus sont plutôt agents proactifs dans la construction de leur propre carrière. Selon ces derniers auteurs, l'un des points de vue n'empêche pas l'autre, puisque certains individus d'abord contraints au travail autonome, finissent par y trouver un style de vie qui convient à leur nature et deviennent proactifs dans le choix qu'ils font de continuer leur carrière avec ce statut d'emploi.
III.
Les données que nous utilisons pour ce travail sont celles de la deuxième enquête sur l'emploi et le secteur informel (EESI 2) qui a été réalisée par l'institut national de la statistique du Cameroun en 2012. Ces données ont été collectées sur tout le territoire national et ce sur douze régions d'enquête: Yaoundé, Douala et les 10 régions administratives.
La modélisation s'appuie sur l'hypothèse d'hétérogénéité entre les primo-demandeurs par rapport à leurs différentes caractéristiques. Les préférences des individus en matière d'auto emploi sont représentées par une fonction d'utilité. Comme avait souligné D'amour (2006) l'individu choisit la catégorie socioprofessionnelle qui lui permettra de maximiser son utilité. Soit i j U le maximum d'utilité possible du primodemandeur i lorsqu'il choisit l'une des deux (auto emploi ou non) alternatives j, cette fonction est décomposée en une composante déterministe et en une composante stochastique tel que: ( )
ij i j ij U X ? ? = + Avec i XPr Pr AU iAU iTS U U = ?Si on suppose que le terme d'erreur suit une loi logistique de moyenne nulle et de variance ?²/3, on a:
Pr ( 1) 1
j i j i X i X e Y e ? ? = = +Il y a lieu de noter que la régression logistique utilise la méthode du maximum de vraisemblance pour estimer les paramètres du modèle d'où:
? [ ] arg max ( , ) L X ? ? = Avec ( ) ( ) ( ) 1 1 , 1 i i Y n Y i j i j k L Y F X F X ? ? ? ? = ? ? ? ? = ? ? ? ? ? ?Cette méthode est essentiellement probabiliste. Elle fournit des coefficients de régression j ? à partir desquels on calcule les effets marginaux. Pour parvenir aux résultats, nous allons donc estimer les équations suivantes:
0 1 1 J K i j i k i i j k ENT pusch pull ? ? ? ? = = = + + + ? ? { } 1 ' 0 s si le primo demandeur s auto emploi i i non Y ? = Volume XX Issue V Version I 56 ( E )Global Journal of Human Social Science -Year 2020
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Les Déterminants de l'Auto Emploi Des Primo-Demandeurs Au Cameroun
(1)
(2) Le vecteur des variables est donc composé d'un côté du groupe d'âge (AG), du sexe (SEX), du statut matrimonial (STAT), du milieu de résidence (MIL), de la durée au chômage (CHOM), du handicap (HAND), du niveau d'instruction(INST) et de l'autre côté du gain (GAIN), de la formation professionnelle (FPROF), du nombre d'heure de travail (HEUR), du type d'activité (TYP), de la catégorie socioprofessionnelle du chef de ménage ( CSPCM).
(3) (4) (5) (6)(7)IV.
En visitant le tableau 1 ci-dessous qui résume les résultats de l'estimation de l'équation 9, plusieurs analyses peuvent être avancées. Le modèle est globalement significatif au seuil de 1% et les variables choisies expliquent à près de 27% le modèle. Seulement 47% de primo-demandeurs de notre échantillon s'orientent vers le travail autonome.
Le sexe du primo-demandeur est une variable importante dans la décision de création d'une entreprise au Cameroun. On remarque que la probabilité pour qu'un primo-demandeur de sexe masculin devienne entrepreneur baisse de 0,19 par rapport à un primodemandeur de sexe féminin.Ainsi, les primodemandeurs de sexe féminin sont plus poussés à travailler à leur propre compte comparés à leur homologue de sexe masculin. La présence des facteurs sociaux (le chômage, le divorce, la discrimination et les problèmes familiaux) pousse le plus souvent les femmes à travailler à leur propre compte. De nombreuses études ont montré que les hommes devenaient plus souvent des chefs d'entreprise par désir d'entreprendre ou de ne pas travailler pour quelqu'un, alors que pour les femmes, l'élan dominant était le désir de créer un emploi qui permette une flexibilité permettant de concilier travail et famille. Les chercheurs ont conclu que les entrepreneurs masculins poursuivent des objectifs économiques alors que les femmes entrepreneurs sont poussées à la création de leur propre entreprise par la frustration liée au travail salarié (Kaplan, 1988).
La probabilité de choisir le travail indépendant augmente de 9% lorsque le primo-demandeur quitte d'une situation de vie seul pour une situation de vie en couple. Ce résultat pourrait être expliqué par le fait que lorsqu'un promo-demandeur qui vit seulchange de statut et opte pour une situation de vie en couple, cela occasionne des charges supplémentaires l'obligeant donc à chercher des voies et moyens pour essayer de les amortir d'où le recours au travail indépendant.
On constate également que le niveau d'instruction intervient également comme un facteur push qui détermine l'orientation du primo-demandeur vers l'auto emploi. En fait, quittant d'un primodemandeur qui a au plus le niveau primaire pour un autre de niveau secondaire ousupérieur, la probabilité que ce dernier soit poussé vers l'auto emploi baisse respectivement de 12% et 48%. Ce résultat est accords les travaux de Bruyat (2001) qui montrent comment les plus instruits sont moins poussés à l'auto emploi. En fait, les primo-demandeurs moins diplômés ont le plus souvent moins de chance de décrocher un emploi salarié faute de compétence et d'expérience, l'autoemploi reste ainsi pour ces derniers l'unique possibilité d'insertion.
La variable catégorie socioprofessionnelle du chef de ménage influence significativement la décision de création du travail indépendant des individus qui sont à la quête de leur premier emploi. En fait, si l'on quitte d'un primo-demandeur qui n'a aucun parent entrepreneur pour un primo-demandeur où au moins l'un de ses deux parents travaille à son propre compte, alors la probabilité que ce dernier s'oriente également vers l'emploi autonome augmente de 0,06. Il est donc indéniable que les jeunes issus de familles entrepreneuriales constituent un public déjà sensibilisé à la carrière entrepreneuriale volontaire. Frugier (les individus les plus diplômés s'orientent rarement vers l'auto emploi), l'auto emploi du chef de ménage incite le primo-demandeur à s'orienter lui aussi dans l'auto emploi (les individus issus des familles entrepreneuriales s'orientent facilement vers l'auto emploi). Suite à ces résultats, nous pouvons recommander aux autorités gouvernementales de mettre en oeuvre une politique visant à initier les élèves et les étudiants à entreprendre en instaurant dans les programmes scolaires et académiques des enseignements relatifs à l'entrepreneuriat et au monde de l'entreprise afin de favoriser la transmission aux apprenants une vision du monde mieuxinformée des réalités de l'entreprise, comme c'est le cas dans les facultés des sciences économique et de gestion et dans les écoles de commerce.
Les modèles de Lucas (1978) et Kihlstrom et |
Laffont (1979) sont plus adaptés pour les pays |
développés où les individus sont soit des entrepreneurs |
soit des salariés. Étant donné qu'une grande proportion |
de la population des pays en développement est |
constituée des travailleurs indépendants encore appelé |
l'auto-employeur |
Pour finir, le revenu intervient significativement | ||||||||
dans | l'orientation | professionnelle | des | primo- | ||||
demandeurs. | ||||||||
et Verzat | ||||||||
(2005) mentionne de ce fait que le milieu familial et le | ||||||||
contexte | socioculturel | exercent | une | influence | ||||
prégnante 3 | sur l'intention d'entreprendre. | |||||||
La | formation | professionnelle | intervient | |||||
également significativement dans le choix de l'auto | ||||||||
emploi comme catégorie socioprofessionnelle. En effet, | ||||||||
les primo-demandeurs ayant suivi une formation | ||||||||
professionnelle ont 17% moins de chance de créer leur | ||||||||
propre emploi comparé à leurs homologues qui n'ont | ||||||||
effectué aucune formation professionnelle. Ce résultat | ||||||||
peut être justifié par le fait que les primo-demandeurs | ||||||||
ayant suivi une formation professionnelle ne sont pas | ||||||||
moins entreprenants que les autres mais ils se voient | ||||||||
offrir très rapidement des postes gratifiants à statut | ||||||||
social prestigieux avec des conditions de rémunération | ||||||||
attrayantes et surtout des responsabilités et des | ||||||||
pouvoirs de décision de premier plan. Il est assez | ||||||||
difficile qu'ils mettent sur pied des projets | ||||||||
entrepreneuriaux pouvant, dans l'avenir conduire à une | ||||||||
situation plus satisfaisante que la situation actuelle qu'ils | ||||||||
occupent. Cependant ce résultat est contradictoire à | ||||||||
celui trouvé par Boissin et al. (2010) qui montre que les | ||||||||
étudiants des filières professionnalisantes sont | ||||||||
beaucoup plus sensibles à la création d'entreprise. | ||||||||
3 Qui prédomine |
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