# I. Introduction n tant que phénomène social, toute langue dépend de ses usagers pour évoluer. La valeur linguistique d'un mot dépend, dans une large mesure, de la valeur que lui accordent ses usagers. Ceci ne va pas sans rappeler la célèbre phrase de Ludwig Wittgenstein (1889-1951) : « la signification d'un mot est son usage dans le langage ». Les réalités de l'âge moderne se reflètent dans les objets technologiques qui nous entourent, ceux-ci devenant à leur tour les produits de découvertes scientifiques. La compréhension et la bonne maîtrise du langage scientifique sont les conditions sine qua non pour survivre dans une époque dominée par la science. Les exemples ne manquent pas : imprimantes laser, dispositifs sans fil, appareils portatifs, etc. Tant de nouveaux termes qui doivent être exprimés dans toutes les langues de l'ère moderne. D'un point de vue synchronique, toute langue africaine est de facto une langue du XXI e siècle. Elle doit donc exprimer ou du moins trouver une expression pour les formulations scientifiques et manifestations technologiques présentes dans son siècle. Une existence diachronique dans une réalité synchronique n'est plus recevable. Si l'on refuse de s'adapter aux revendications linguistiques de l'époque, alors on risque, au mieux, la mise en péril d'une langue et, dans le pire des cas, lorsqu'un groupe persiste dans l'utilisation d'expressions archaïques, sa mort. De prime abord, la plupart des langues font face à la difficulté de transmettre un sens linguistique à leurs descendances, tâche pourtant simple si l'on transmet des termes linguistiques exprimant l'environnement immédiat de ces derniers. Pour la majorité des jeunes africains de milieu urbain, il s'agit par conséquent de téléviseurs plasma, d'imprimantes laser, de laparoscopies, d'activités internet, de transferts Bluetooth, de fonctionnement sans fil ou autres réalités de l'ère technologique. L'existence d'une écriture scientifique en langues africaines supposerait l'explicitation des concepts scientifiques fondamentaux liés aux invention s technologiques récentes dans la langue maternelle de l'enfant. Comme l'a noté Benjamin Lee Whorf (l'un des deux auteurs de la célèbre hypothèse Sapir-Whorf), « Nous disséquons la nature suivant des lignes tracées d'avance par nos langues maternelles. » Cela impliquerait que les langues maternelles ou langues africaines des usagers africains auraient à développer suffisamment de termes exprimant ces réalités scientifiques de sorte que les enfants africains dissèquent leur environnement naturel à l'aide de mots présents dans leur langue. L'observation de Sapir selon laquelle la langue maternelle détermine notre appréhension du monde prend d'autant plus de sens. Dans le présent article, nous tentons d'élaborer un cadre pour l'écriture et, éventuellement, l'enseignement des sciences en kalabari et yoruba, deux langues du phylum Niger-Congo. Nous mènerons une étude comparative entre ces deux langues africaines et deux langues indo-européennes, l'anglais et le français, dont les termes scientifiques semblent avoir des expressions prédéfinies. Il convient d'en examiner les raisons puis de déterminer, à travers l'étude du kalabari et du yoruba, comment les langues africaines peuvent atteindre ce même mode d'expression prédéfinie. Comme l'a souligné Afolayan (1980 : 53) dès 1980, toute langue peut tout exprimer. Fromkin et Rodman (1998 : 14) exprimaient la même idée lorsqu'ils affirmaient que, d'un point de vue purement linguistique, aucune langue ou variété de langue (dialecte) n'est supérieure à une autre. Toutes les grammaires sont complexes et logiques ; ainsi, pour exprimer une idée, elles ont à leur disposition un ensemble sans limite de phrases. Une chose exprimée dans une langue ou un dialecte peut être exprimée dans n'importe quelle autre langue ou dialecte. On aura certainement recours à des moyens et des mots différents pour l'exprimer. Nous souscrivons entièrement aux idées exprimées par les auteurs susmentionnés. Examinons d'abord les attributs de ce qui pourrait être défini comme une langue scientifique. Nous estimons qu'une bonne compréhension de ces concepts fournirait des directives linguistiques justes en ce qui concerne l'écriture du langage scientifique dans les langues africaines de cette étude. Nous estimons que le défi auquel se confrontent les usagers et linguistes de langues africaines réside dans leur capacité à reproduire le modèle de vocabulaire technique ci-dessus dans leurs langues respectives. Nous proposons de relever ce défi à travers la reproduction du modèle de discours technique en langue yoruba. D'un point de vue syntaxique, l'anglais est une langue SVO, ceci étant l'une des raisons de son usage répandu. Aussi, comme l'a noté Finegan, les langues SVO tel que l'anglais sont plus simples que les langues dont l'ordre syntaxique est SOV ou VSO. De plus, il convient de souligner que, outre leur statut sociologique et politique, le chinois, le français, le russe et l'espagnol (toutes des langues SVO) sont les langues les plus diffusées, ainsi que l'arabe parlé. Fortuitement, ces six langues, avec l'anglais, constituent les langues officielles des Nations Unies. L'avantage des langues SVO résiderait dans l'identification claire du sujet et de l'objet : tandis qu'en langues SVO, ils sont séparés par un verbe, il n'existe aucune séparation en langues SOV ou VSO. # II. Langages Scientifiques Il convient de souligner que l'une des langues africaines que nous étudions ici, en l'occurrence le yoruba, partage cette structure syntaxique. Cette caractéristique facilitera la construction d'un discours technique et, par extension, l'écriture scientifique en langue yoruba. # b) Modèle de langage scientifique 2 : le français Rowlett (2007 : 3) affirme que la langue française est actuellement classée comme la dixième ou onzième langue la plus parlée dans le monde. Le français est une langue romane dérivant, via le latin, de la branche italique de l'indo-européen. Les statistiques fournies par Battye et al. (2000 :2) démontrent que, selon un rapport du gouvernement français de 1999, environ 112 660 000 francophones sont classés comme francophones réels (c'est-à-dire pratiquant le français tous les jours, en langue première ou secondaire), tandis que 60 612 000 autres sont classés comme francophones occasionnels (c'est-à-dire pratiquant le français de manière occasionnelle, dans des pays en développement ou des sociétés bilingues). À ceux-ci s'ajoutent environ 100 à 110 millions apprenants le français comme langue étrangère. On Selon Pulleyblank (1987 : 142), la plupart des procédés de formation du mot en yoruba sont morphologiquement dérivationnels et non flexionnels. Ils répondent à deux phases : la préfixation et la duplication. Celles-ci sont divisées en deux parties : une classe « abstraite » et une classe « agentive ». Les préfixes de la classe agentive comprennent entre autres « a -», « o / ò » et « olu -». En ce qui concerne les préfixes qui forment les noms abstraits à partir des phrases verbales, Rowlands (1969 : 184) remarque qu'il y en existe principalement deux : « i -» et « a -». Les deux préfixes peuvent se greffer à une base verbale simple, par exemple « imo -» -connaissance (mosavoir) ; « alo -» -allant (lo -aller). Dans de nombreux cas, « i -» et « a -» peuvent se substituer librement l'un à l'autre, par exemple « isoye », « asoye » (explication). Bamgbose (1992 : x) préconise l'usage de ces deux préfixes à des fins de distinction sémantique, c. à d. le D'un point de vue phonologique, le kalabari est, comme le français, une langue tonale. Harry (2005) explique qu'en kalabari, les mots sont produits par une combinaison de tonalités et segments sonores (voyelles et consonnes). Certaines similitudes existent entre le français et le kalabari. Par exemple, les symboles phonétiques [i] and [ì] marquent le même son dans les deux langues, comme dans le cas de « ici » [isi] (français) et « igoni » [igoni] (kalabari);« frère » [fr?"?r] (français) et « l?gi » [l?"?gi] (kalabari). Notons toutefois, dans notre second exemple, que, pour le même son, le kalabari utilise le signe diacritique « ? » tandis que le français utilise l'accent grave « è ». Les signes ou marqueurs diacritiques sont des signes qui, lorsqu'ils sont ajoutés à une lettre, modifient sa valeur ou permettent de distinguer deux homographes. Selon Dapper (2003), ces marqueurs permettent de distinguer les lettres de l'alphabet kalabari figurant ci-dessous et leur changement de sens : préfixe « i -» pour désigner les noms abstraits (le procédé) et le préfixe « a -» ou « à -» pour les noms concrets (le résultat). L'ordre syntactique de base du yoruba serait S -V -O, c. à d. que le sujet précède le verbe qui lui-même précède l'objet. Pulleyblank donne un exemple de cet ordre dans la phrase suivante : « Baba (nom) ra (verbe) Bata (objet) / Père acheta des chaussures. ». Awobuluyi (1979 : 20) D'un point de vue phonologique, le yoruba est une langue tonale et de ce fait, les marques de la tonalité y jouent un rôle important. Il existe aussi des signes diacritiques placés sous certaines lettres pour marquer une descente ou un ton grave comme dans « e / ? » ; « o / ? » ; « s / ? » ; etc. Ce phénomène se produit aussi en kalabari. Il y a trois tons majeurs : Aigu, désigné par un accent aigu ( ' ) ; Moyen, qui est généralement non marqué ; et Bas, représenté par l'accent grave ( ? ). Comme l'a remarqué Katzner (1995), ces accents ne marquent pas une accentuation mais plutôt une variation de la voix. Néanmoins, le plus important est d'observer que plusieurs mots ou groupes lexicaux du yoruba se distinguent les uns des autres par le ton. Par exemple : « igbá » (calebasse) ; « igba » (deux cent) ; « ìgbà » (temps). « ?k? » (houe) ; « ?k? » (mari) ; « ?k? » (véhicule), etc. Awobuluyi souligne aussi que la grande majorité des verbes en yoruba sont monosyllabiques de forme C -V, c.-à-d. Consonne -Voyelle, comme l'indiquent les verbes suivants : « wa » (venir) ; « l? » (partir) ; « mu » (boire) ; « ri » (voir) ; « ra » (acheter), etc. À ce niveau, nous souhaitons reproduire le paradigme du discours technique développé en français, mais cette fois en yoruba. C'est grâce au processus morphologique de préfixation et de duplication partielle que cette opération a été possible : # d) L'écriture scientifique dans les langues africaines De notre point de vue, l'écriture scientifique dans les langues indigènes implique des moyens linguistiques pour aider une langue à faire face à certains défis modernes. Nous nous réjouissons alors de remarquer les efforts des locuteurs de ces deux langues africaines en matière de grammaire et de lexique, afin de faire avancer leurs langues vers ce but. En ce qui concerne le kalabari, le Kalabari Language Development Unit, appartenant à un plus grand ensemble appelé Kalabari Bible Translation & Liturgical Review Committee, invente actuellement de nouveaux termes pour désigner les numéraux en kalabari, en utilisant le système métrique moderne. D'après les auteurs de ce travail (qui n'a pas encore été publié) : « Nous vivons dans une ère moderne en rapide évolution. Si nous ne nous adaptons pas de façon significative, nous ne pourrons pas communiquer efficacement avec les autres communautés linguistiques. » Il est sage de le remarquer en effet. Avant les propositions de comptage numéral en kalabari, le système de compte impliquait un procédé mental assez compliqué de soustraction avant addition permettant d'arriver au nombre voulu. Par exemple, pour compter 5555, un locuteur du kalabari devait dire : « t?sioforingie?end? fa jei na jei na », ce qui correspond à : « soixante moins cinq mille, six cents plus quinze. » En d'autres termes, cinq mille six cents moins soixante plus quinze. Et tout ce calcul pour juste un nombre à quatre chiffres ! De plus, ce système de comptage ne peut gérer les grands nombres, le plus grand nombre existant dans la langue étant 8000. Dans une ère moderne où tout le monde parle de millions, de milliards, de # IV. Conclusion Dans cet article, nous nous sommes efforcés de montrer que l'écriture scientifique dans n'importe quelle langue du monde est possible et tout à fait réalisable. La condition la plus importante pour développer un système d'écriture scientifique est la volonté des locuteurs d'être en adéquation avec leur époque, scientifiquement et technologiquement. Le kalabari l'a prouvé en prenant le taureau par les cornes et en proposant un système de comptage métrique pour faciliter l'expression de la pensée scientifique et de ses termes chez les jeunes locuteurs du kalabari. Le yoruba l'a également démontré en créant un site web en yoruba, ainsi qu'en développant des termes en génie physique en utilisant les ressources internes de la langue. De notre côté, nous avons appliqué certaines stratégies de traduction comme les emprunts phonologiquement intégrés qui pourraient s'apparenter à ce que Vinay et Darbelnet ont appelé l'emprunt (1979) et l'adaptation (adaptation à la culture d'un environnement indigène). Nous avons aussi pris en compte la lexicologie pour incorporer des termes techniques en yoruba en proposant un modèle de mots techniques, et en ouvrant la voie à de futures formulations dans les deux langues africaines. Par langue « scientifisée », nous entendons : la capacité, par le développement d'une conscience scientifique, à exprimer des notions scientifiques et techniques en langue africaine de manière à faire apparaître une amélioration des conditions de vie, en accord avec les réalités de notre temps. Le développement d'une conscience scientifique n'est possible que par l'enseignement à partir de l'école primaire des concepts scientifiques et techniques en langue africaine. Ceci permettra aux enfants de « voir », ou de mieux visualiser, ces concepts grâce aux mots issus de leur langue et ainsi de les placer dans une position de façon à bien « disséquer [leur environnement naturel] selon les lignes posées par leurs langues [indigènes]. » (Benjamin Lee Whorf). Nous souhaiterions conclure avec cette recommandation d'Awe et Oluwole (1992 : 10) que nous considérons comme à-propos : Il deviendra nécessaire de commencer l'enseignement de la science et de la technologie dans nos langues africaines pour que les enfants nigérians et la vaste majorité des Nigérians capables de lire et d'écrire en anglais [et en français]puissent le percevoir comme faisant partie de la culture de l'humanité. similitudes linguistiques qui aideraient à l'élaborationComment déterminer qu'un langage est un langage scientifique ? Pour paraphraser de David Crystal (2007 : 384), tout langage scientifique possèded'un modèle pour l'écriture scientifique en langues africaines : le kalabari et le yoruba. III. Modèles de Langage Scientifiqueun vocabulaire scientifique et une grammaire qui lui sont propres. En d'autres termes, un langage scientifique devrait contenir des mots reflétant le sujet hautement spécialisé des domaines de recherches en sciences. Ce langage devrait aussi avoir des caractéristiques grammaticales complexes telles que les formes passives, etc. Dans leur analyse du discours technique et scientifique, Vinay et Martin (1976 : 19) considèrent les caractéristiques suivantes comme étant indispensables : ? Une absence quasi totale de distinction entre discours oral et écritPar modèles de langage scientifique, nous entendons les langues ayant construit des structures lexicales et grammaticales pour exprimer des faits scientifiques et techniques. Ces modèles sont construits par les usagers d'un même groupe linguistique, généralement à force de réaliser des procédures scientifiques dans la langue. On pourrait soutenir que le développement industriel du continent africain et, par extension, son développement scientifique, a été tronqué par la présence invasive des puissances colonisatrices dès la naissance de la civilisation technologique africaine. Il convient également de préciser que, malgré cela, il n'existe pas de contextes? Un usage homogène de la langue, résultant enplus favorables que d'autres à la sophistication d'unel'absence de registres de languelangue, le plus simple étant que les membres d'une? Une objectivité communicationnelle, résultant en lacommunauté linguistique entreprennent consciemmentdisparition de tout procédé exprimant desl'élaboration de termes dans leur langue. Ceci, enfin,sentiments ou des appréciations subjectivesestl'objectif du présent article.? Une précision et une concision au service de l'information technique, entraînant des unités lexicales complexes, etc. Notre question est la suivante: les langues kalabari et yoruba ont-elles les caractéristiques mentionnées ci-dessus pour exprimer des sujets scientifiques ? Si ce n'est pas le cas, comment peut-on les configurer linguistiquement pour qu'elles possèdent ces caractéristiques ? Il paraît intéressant d'analyser plus en détail la configuration linguistique de l'anglais et du français qui, dans le cadre de cette étude, seront définis comme étant des modèles de langage scientifique. La raison en est simple : la présence du français et de l'anglais dans la publication scientifique actuelle. Par exemple, la chimie, une branche des sciences naturelles, trouve son équivalent anglais : chemistry. Comment dirait-on en kalabari ? Ou en yoruba ? La formulation de termes exacts en langues kalabari et yoruba suppose une bonne connaissance de la chimie en tant que science des substances, de leur structure et de leurs réactions lorsqu'elles interagissent. L'écriture scientifique en langues africaines suppose par conséquent l'élaboration d'un programme d'enseigne-ment adapté. Il est utile à présent d'étudier les configurations linguistiques de nos « modèles de langage scientifique. » Le présent article vise à déterminer des indépendantes. Lexème a) Modèle de langage scientifique 1 : l'anglais Le premier modèle de langage scientifique que nous souhaitons étudier, à travers sa configuration linguistique, est l'anglais. Edward Finegan (1987) observe que bien que le mandarin est pratiqué par un plus grand nombre de personnes, l'anglais est la langue la plus pratiquée et diffusée au monde. L'anglais appartient au phylum germanique de la famille des langues indo-européennes. Elle est la langue principale des États-Unis, du Canada, de la Grande-Bretagne, de l'Irlande, de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande et de plusieurs îles des Caraïbes nouvellement Préfixation Préfixation + Suffixationradiate(verbe)irradiateirradiationefficient(adj.)inefficientinefficiencygenerate (verbe)regenerateregenerationionize (verbe)de-ionizede-ionizationpole(nom)bipolarbipolarity Dans le paradigme de discours technique, noustenterons de reproduire plus loin dans cet article lemodèle technique ci-dessus dans notre langueafricaine.c) Modèles de langage africain « scientifisé »b; b dans bele; þele (clair; mouvement)d; d dans dein; dima (paix; changement)e; ? dans mie; mi? (ceci ; faire)i; ì dans iri; ìrìa (sec; jeune fille)o; ? dans obiri; ?þ?k? (chien; poule)u; u dans ikulele; ikuta (fer; perle de corail).ii. Le yorubaD'après la classification de Williamson (1989 :23), le yoruba appartient aux langues benoué-congolaises, un sous-groupe des langues nigéro-langue. oeuvre des moyens plus modernes de diffusion de la (1972) et Jenewari (1972). Plus récemment, on a mis en chercheurs érudits tels que Berepiki (1971), Williamson voie à la publication de manuels kalabari par des l'orthographe des langues africaines, ouvrant ainsi la Harry (2005) nous indique que les premièresétudes de l'orthographe kalabari débutent en 1949 lorsque que B.A. Harry publie « Kalabari tari go diri » (Introduction au kalabari) suivi d'une autre introduction, cette fois de N.T. Akobo, en 1953 :« Wa nimi n'ibi ai » (Ce qu'il faut savoir). Ce n'est qu'à la suite de ces efforts individuels que le gouvernement commence à financer des projets de recherche surcongolaises. La majorité des locuteurs se trouve dans Exemple: J'aime Marie (Je-Sujet, aime-Verbe, Marie-Objet/Complément) Mais: Marie, je l'aime; Moi, j'aime Marie; Je l'aime, Marie, etc. D'un point de vue morphologique, nous examinons ici les processus dérivationnels, avec une attention particulière aux techniques de formation des mots employées pour faciliter l'expression de faits le suffixe « -age » ou « -ion ». L'auteur ou l'agent d'une action ou un processus se terminent généralement par création de mots. En français, les mots illustrant une employé est la suffixation qui assure davantage la mots en yoruba, en français, le processus affixal le plus préfixation domine dans les processus de formation des techniques en langue française. Tandis que la les états du Sud-Ouest du Nigeria, comme Ekiti, Lagos, Ogun, Osun, Oyo et dans quelques régions de l'Edo, du Kogi et du Kwara. On peut trouver d'autres locuteurs aux Antilles, au Brésil, à Cuba, au Sierra Leone et dans certains pays d'Afrique occidentale comme le Bénin et le Togo. De récentes statistiques fournies par Crystal (2003 : 289) estiment le nombre de locuteurs du yoruba dans le monde à 25 millions.C'est le cas par exemple du dictionnaireaction est représenté par le suffixe « -eur », qui estélectroniqueanglais-kalabarideDawariBraide,souvent fondé sur la forme suffixale « -age ». Prenonsactuellement en cours de préparation pour saquelques exemples de Vigner et Martin (1976 :22-23) :consultation en ligne. Le site virtuel se trouve à l'adresseVerbe suivante : www.kalabari-dictionary.org. Il existe toutefois Nom (Processus) un dictionnaire sous forme manuscrite, qui était en laNom (Agent)broyer possession de la regrettée Professeur Kay Williamson, broyage démarrer démarrage mis en ligne par Roger Blench. Ce manuscrit, qui sert souder soudage véritablement de dictionnaire, est consultable à forer forage l'adresse suivante : www.rogerblench.info/Language/ Niger-Congo.broyeur démarreur soudeur foreur obokumayeréfrigérateur refrigerator?frimayeradiateurradiatorsamun?mayeséchoirdriergb??yebroyeurgrinderC'est en respectant la règle de restitution dudiscours technique et en suivant certaines étapes deCette compilation de termes lexicologiques évoluéstraduction technique et scientifique que ces résultatsreprésente pour nous une démonstration de l'écritureNombre furent obtenus. Un autre critère à respecter est la Ancien système de comptage nécessité d'être concis et précis dans l'expression d'un scientifique dans un environnement donné, et ensuite par la reconnaissance d'une réalité Système de comptage proposé terme technique, comme le montre cet exemple : par un choix linguistique conscient et délibéré dans ladix (10) « Obokumaye »est un mot composé et la contraction oyi (aati)oyi (aati) formulation de termes en langue africaine. Ceci est,vingt (20) d'une paraphrase plus longue « wak?yeobokumaar' simaa oyi (deux dix) selon nous, la façon la plus sûre de promouvoir latrente (30) b?ye »(ce que l'on utilise pour garder une chose au sueit ? raoyi (trois dix) construction d'un vocabulaire scientifique dansfrais).quarante (40)mesiiniaoyi (quatre dix) n'importe quelle langue. Nous avons choisi decinquante (50) Pour notre second modèle de langue africaine mesioyifinji reproduire cette compilation de termes techniques s?n?aoyi (cinq dix)soixante (60) « scientifisée », le yoruba, nous avons établi un modèle tesisonioaoyi (six dix) évolués en yoruba :soixante-dix (70)tesioyifinjis?n?maoyi (sept dix)quatre-vingt (80) Verbe Nom (Processus) inia siniineaoyi (huit dix) Nom (Agent)quatre-vingt-dix (90) inia si oyifinji cent (100) s?n?a si lil? (broyer) l? (broyage)eseniaoyi (neuf dix) alagbal?(broyeur / humain) ondra ?l?(broyeur / non humain)?ina?i?inaa?ina(démarreur / humain)(démarrer le moteur) (démarrage de moteur) i?ina(démarreur / non humain)jorinjijorinajorin(soudeur / humain)(souder le fer)(soudage du fer)ijorin(soudeur / non humain)gb?hogbigb?hoagb?ho (foreur / humain)(forer)(forage de trou)igb?ho(foreur / non humain)Afin de rendre des termes techniques etdictionnaire de génie physique anglais -yoruba.scientifiques qui permettent de mettre en lumière laPrenons au hasard un échantillon de ces définitionsNombre en français science en yoruba, nous nous inspirons de l'excellentNombre proposé en kalabari techniques issues de ce dictionnaire :cent (100) travail de J.A. Engr. Odetayo (1993), auteur d'unondiradeux cents (200) aérodynamiquemaa ?ndira im?aayanalaf?f?trois cents (300) bifocalt ?ra?ndira eleejiat?jum?mille (1000)calibrergb?rutawa fiyeleiw?ndeux mille (2000) diélectriquemaa tawa idaojijitrois mille (3000) pivott ?ratawa itil?un million (1 000 000) gravitégb?rumilia ifalul?deux millions (2 000 000) hydrostatiquemaa milia ?k?aisunraomitrois millions (3 000 000) ionisationt ?ramilia igbeeroun milliard (1 000 000 000) cinématiquegb?rubilia im?i?ipodeux milliards (2 000 000 000) radioactivitémaa bilia akitiyanaf?katrois milliards (3 000 000 000) coefficient de vélocité afiyeweyeiyana t ?rabiliaun billion (1 000 000 000 000)gb?rutiriliadeux billions (2 000 000 000 000)maa tiriliatrois billions (3 000 000 000 000)t ? ratirilia, etc.Comme indiqué ci-dessus, les locuteurs d'uneconsonne. Ainsi nous obtenons « tirilia » pour traduirelangue sont les mieux placés pour proposer des termes« billion », et non « trilia ». Il est important de remarqueren utilisant les ressources propres à leur langue. Lescela pendant les formulations lexicologiques dansressources linguistiques de toute langue sont vastes :n'importe quelle langue. C'est aussi une stratégie deelles peuvent être morphologiques, grammaticales,traduction qu'Iyalla-Amadi (2000) appelle 'empruntlexicales, syntaxiques, morphophonologiques, etc. Parphonologiquement intégré'.exemple, dans le cas d'« un billion », les auteursDe notre côté, nous avons proposé d'importerproposent un terme qui serait conforme à la structured'autres termes scientifiques et technologiques dans laphonologique du kalabari, c'est-à-dire CV -CVlangue kalabari. Ces termes sont :(Consonne -Voyelle) quand un mot commence par une L'écriture Scientifique En Langues Africaines : Arguments En Faveur Des Traductions Scientifiques Dans Les Langues Africaines * Abraham Richard Dictionary of Modern Yoruba London Oxford University Press 1958 * « Mother-Tongue in Primary School : The Ife Six-Year Project Afolayan Adebisi EDUCAFRICA 6 1980 * OluwoleAwe Olumuyiwa& Akinwande dir.) Nigeria since Independence : The First Twenty-Five Years Ibadan Heinemann Educational Books 1992 * Determining Language in EducationPolicy : The Dilemma of Africa Awoniyi Adedeji Kolawole OWOLABI 1995 Ibadan, Group Publishers Language in Nigeria: Essays in Honour of Ayo Bamgbose * Essentials of Yoruba Grammar Awobuluyi Oladele 1979 University Press ltd Ibadan * Yoruba : A Language in Transition,Lagos Bamgbose Ayo J.F. Odunjo Memorial Lectures 1986 * The French Language Today : A Linguistic Introduction, 2 e éd Battye Adrian Marie-Anne & RowlettHintze Paul 2000 London & New York, Routledge * The World's Major Languages Comrie Bernard The Cambridge Encyclopedia of Language London & New York, Routledge. 9. CRYSTAL David; Cambridge; Steven, THOMPSON CURTIN Philip 1987. 2007 10 dir. * African History from Earliest Times to Independence &Leonard Vansina Jan. 1997 London & New York, Longman * .CDapper Golden Kalabari Companion North Carolina, Professional Press 2003 * Fasold Ralph The Sociolinguistics of Society Cambridge Basil Blackwell Inc 1984 * The World's Major Languages ; «Finegan Edward English 1987 Bernard COMRIE (dir.; London& New York, Routledge * An Introduction to Language, 6 è Édition & RodmanFromkin Victoria Robert 1998 Orlando, Holt, Rinehart and Winston * Harry Otelemate Aspects of the Tonal System of Kalabari-Ijo 2004 CSLI Publications * Technical translation of French energy terms into Yoruba: A lexicological framework for African technological development Iyalla-Amadi Priye 2000 Nigeria Unpublished PhD thesis. University of Ibadan * The Languages of the World Katzner Kenneth 1995 London& New York, Routledge * A guide for creating metalinguistic terms for African languages Neida & Nerdc 1988 Dakar, UNESCO * English-Yoruba Dictionary of Engineering Physics Odetayo John 1993 University of Lagos Press Lagos * Problems of Translating in Africa Proceedings of the Round-Table Conference in Dar-es-Salam the Round-Table Conference in Dar-es-SalamBelgium, FIT/UNESCO 1990 * The World's Major Languages DouglasPulleyblank 2007 Bernard COMRIE (dir.; London, Routledge * Teach Yourself Yoruba Rowlands Evan Celyn 1969 English Universities Press London * The Syntax of French Rowlett Paul 2007 Cambridge University Press Cambridge * Notes on Science, Technology and Science Education in the Development of the South Salam Abdus Counting in Kalabari. An Innovative and Simplified Approach .25Litografia Moderna SamuelSuku Idaerefa &Wokoma Romeo Braide Dawari Trieste; Port Harcourt 1989. 2015 Amethyst & Colleagues * Le français technique &Vigner Gérard AlixMartin 1976 Paris Librairies Hachette et Larousse * « Benue-Congo Williamson Kay The Niger-Congo Languages Bendor-John Samuel Lanham, University Press of America 1989